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Affaire Bétharram : Bayrou nie avoir eu d’informations privilégiées

by Sara
Affaire Bétharram : Bayrou nie avoir eu d’informations privilégiées
France

François Bayrou a été auditionné le mercredi 14 mai devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale portant sur son rôle et ses connaissances autour de l’affaire des violences physiques et sexuelles au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram. Face aux accusations de mensonges, le Premier ministre a nié avoir bénéficié d’informations privilégiées, dénonçant parallèlement des instrumentalisation politiques et questionnant l’objectivité de la commission.

Un interrogatoire sous haute tension

Lors de son audition, François Bayrou, sous serment, a affirmé n’avoir jamais été informé directement des violences survenues à Bétharram. Il a notamment démenti avoir eu connaissance de la condamnation en 1996 d’un surveillant, sanctionné à hauteur de 762 euros d’amende avec sursis pour une gifle infligée à un élève. Malgré plusieurs revirements, le Premier ministre assure que ses seules informations lui sont parvenues par voie de presse, en 1995 et 1997.

À ses côtés, le duo de rapporteurs composé du député insoumis Paul Vannier et de la députée Renaissance Violette Spillebout mène l’enquête. Leurs conclusions sont attendues pour fin juin, après plusieurs mois d’auditions de témoins, victimes et responsables politiques.

Réactions des victimes et proches

Jean-Marie Delbos, victime emblématique de Bétharram, a exprimé son amertume : « C’est miséreux. C’est du pipeau, tout ce que dit Bayrou. » Il dénonce notamment le déni du Premier ministre concernant sa présence à Bétharram lors de l’inauguration du gymnase, photos à l’appui.

De son côté, Alain Esquerre, entouré d’une dizaine de victimes, a qualifié l’audition de simple étape : « Ce n’est pas un aboutissement, c’est une étape. François Bayrou ne représente pas l’enjeu principal, mais fait partie d’une chaîne de responsabilités et de silences institutionnels. »

Françoise Gullung, ancienne professeure à Bétharram, conteste les accusations du Premier ministre qui l’avait accusée d’affabulation. Elle relate notamment un incident en 1995 où le père Carricart aurait cherché à faire taire les professeurs suite à un problème avec un élève.

Un face-à-face tendu avec la commission

Paul Vannier a interrogé François Bayrou sur une rencontre en 1998 avec le juge Christian Mirande, alors en charge de l’enquête concernant le père Carricart, accusé de viol. Le Premier ministre a reconnu cette entrevue fortuite, précisant que le magistrat ne lui avait rien dévoilé au-delà des informations déjà publiées dans la presse. Il a catégoriquement nié toute intervention dans la procédure judiciaire.

Lors de l’audition, Bayrou a souvent utilisé des techniques de diversion, provoquant une accusation voilée d’être l’accusé dans cette affaire, et dénonçant une instrumentalisation politique de la part des rapporteurs, notamment de Paul Vannier.

Jean-François Blanco, avocat pénaliste et opposant local, critique vivement le Premier ministre : « Il attaque sans cesse la commission au lieu de contribuer à la manifestation de la vérité. Il oublie les victimes. »

Les polémiques autour des violences et de l’éducation

François Bayrou est également revenu sur un épisode marqué en 2002, où il avait donné une claque à un enfant. Défendant ce geste comme « un geste éducatif de père de famille », il a contesté qu’il s’agisse de violence, tout en reconnaissant que cela ne correspond pas aux standards actuels.

Par ailleurs, le Premier ministre a contesté l’objectivité de la commission et l’a accusée d’avoir mal retranscrit les propos de Françoise Gullung, qu’il considère comme une « lanceuse d’alerte » aux « affabulations ». La présidente de la commission a néanmoins refusé la diffusion d’une vidéo présentée par Bayrou, au motif du non-respect des règles de procédure.

Un rapport d’inspection contesté

Interrogé sur le rapport d’inspection académique mené en 1996 au rectorat, que François Bayrou avait demandé, ce dernier a défendu le travail comme « une vraie vérification », malgré le caractère expéditif de l’enquête, qui s’était déroulée en seulement trois jours avec un inspecteur dépêché la veille.

Une affaire politique aux multiples enjeux

François Bayrou a ciblé notamment Paul Vannier, qu’il accuse d’instrumentaliser l’affaire à des fins politiques, ainsi que Françoise Gullung, qu’il accuse d’affabulation. Il a affirmé avoir « tout son temps » pour répondre aux questions, cherchant à diluer le débat dans des digressions.

Le Premier ministre a aussi dénoncé une volonté d’« abattre ce gouvernement » en utilisant « l’arme du scandale ». Malgré les tensions, Emmanuel Macron a affirmé sa confiance en Bayrou, le jugeant bouleversé par les révélations de sa fille Hélène, qui a évoqué des violences physiques subies lors d’un camp d’été dans les années 1980.

Violences et controverses familiales

La fille de François Bayrou, Hélène Perlant, a déclaré avoir été victime de violences physiques à 14 ans lors d’un camp d’été dirigé par un prêtre. Des proches du religieux affirment que Bayrou avait été informé à l’époque d’une gifle donnée à sa fille, une version contestée par le Premier ministre.

Des attentes fortes des victimes

Les victimes restent sceptiques face à cette audition. Eric Veyron, ancien élève de Bétharram, déplore l’absence de réponses concrètes et l’amnésie apparente du Premier ministre. Il réclame notamment des explications sur la libération de Carricart et insiste sur la nécessité de protéger les enfants et les victimes.

Jean-François Lacoste Séris, père d’une victime, exprime sa colère et son dégoût face aux mensonges présumés de Bayrou, regrettant une mobilisation insuffisante du Premier ministre pour faire face à cette tragédie.

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source:https://www.liberation.fr/politique/violences-a-betharram-francois-bayrou-auditionne-ce-mercredi-par-la-commission-denquete-de-lassemblee-20250514_7MCVZWJZPVH7LAKQVUFIKAEJRY/

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