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François Bayrou s’est présenté devant la commission d’enquête parlementaire chargée d’éclaircir le scandale de l’école catholique Notre-Dame-de-Bétharram, située près de Pau. Accusé d’avoir dissimulé des informations sur des violences physiques et sexuelles commises au sein de cet établissement, le Premier ministre a vigoureusement rejeté ces accusations, dénonçant une manœuvre politique orchestrée par La France Insoumise (LFI).
Une audition marquée par la confrontation
Durant près de six heures, l’audition de François Bayrou s’est transformée en véritable face-à-face avec Paul Vannier, député LFI et corapporteur de la commission. Le Premier ministre a dénoncé avec force la « malhonnêteté » de son interlocuteur, s’insurgeant contre les accusations selon lesquelles il aurait protégé des pédocriminels. Bayrou a qualifié ces attaques de « manipulation » et de tentative de « destruction politique ». Face à ce qu’il considère comme une offensive déloyale, il a brandi l’ouvrage La Meute, critique envers le parti de Jean-Luc Mélenchon, et lu un extrait ciblant Paul Vannier.
Des réponses précises malgré une posture tendue
Au début de l’audition, François Bayrou est apparu fébrile, la main tremblante, mais il a rapidement adopté un ton plus assuré. Il a affirmé sous serment ne jamais être intervenu dans l’affaire du père Carricart, ancien directeur accusé de viols sur mineur. Grâce à l’aide de son collaborateur présent à ses côtés, il a pu fournir des documents en temps réel pour étayer ses propos. Bayrou a contesté les témoignages de la professeure Françoise Gullung, première lanceuse d’alerte, et du gendarme Alain Hontangs, qui l’accusent d’avoir influencé la justice. Il a qualifié leurs déclarations d’« affabulations » et de « témoignages fallacieux ».
Des zones d’ombre persistantes
Malgré la longueur de l’audition, plusieurs points restent flous, notamment la date à laquelle François Bayrou aurait eu connaissance des violences graves et des abus sexuels à Bétharram. Le Premier ministre a également contesté l’idée que l’inspection menée en 1996, alors qu’il était ministre de l’Éducation, ait été menée à la hâte. Le rapport de cette inspection, bien que succinct, avait été réalisé à la demande pressante du recteur de l’époque.
Bayrou a affirmé : « Je n’ai pas couvert et je ne suis jamais intervenu dans une affaire. Pour le reste, on a tous une part de responsabilité. » Il a renouvelé son soutien aux victimes, tout en reconnaissant que l’affaire continue de fragiliser sa position, notamment au regard d’une possible motion de censure au Parlement.
Un contexte politique tendu
L’affaire Bétharram, révélée il y a plusieurs mois, bouleverse la vie politique nationale. François Bayrou, ancien candidat à la présidentielle, se retrouve au cœur d’une tempête médiatique et judiciaire. Ses opposants politiques, notamment à LFI, utilisent le dossier pour l’attaquer frontalement. La commission d’enquête, loin d’éteindre la polémique, semble avoir accentué les divisions, mettant en lumière la complexité et la gravité des accusations.