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Les effets du froid sur le cerveau : entre risques et bienfaits

by charles

« _Il fait trop froid, je n’arrive pas à réfléchir correctement !_ » Cette expression anglo-saxonne pourrait bien refléter une réalité scientifique. Les effets du froid sur le cerveau et l’organisme restent peu explorés, mais certaines études révèlent qu’une exposition prolongée ou extrême au froid peut altérer les performances cognitives en consommant trop d’énergie pour maintenir la température corporelle.

Comment le cerveau réagit-il lorsqu’il fait froid ?

Lorsque vous sortez par temps neigeux et que vous commencez à frissonner, c’est une réaction normale. Le cerveau active alors des mécanismes pour maintenir la température interne autour de 37°C. Le Muséum national d’Histoire naturelle explique que l’hypothalamus, situé à la base du cerveau, agit comme un thermostat précis. Il reçoit des informations par des capteurs situés dans la peau, la moelle épinière, l’abdomen et les grandes veines.

En cas de chute de température, l’hypothalamus déclenche plusieurs réponses :

  • Les poils se redressent pour augmenter la couche isolante d’air (la chair de poule)
  • Les muscles se contractent, provoquant des frissons qui génèrent de la chaleur
  • Les vaisseaux sanguins se contractent pour réduire la perte de chaleur (vasoconstriction)

Par ailleurs, il informe les régions supérieures du cerveau, responsables de la logique, ce qui nous pousse à chercher à nous réchauffer ou à boire quelque chose de chaud.

Cependant, cette résistance au froid a ses limites : en cas d’exposition excessive, une hypothermie peut s’installer, provoquant une confusion mentale.

Cerveau : quels sont les risques en cas d’exposition excessive au froid ?

L’hypothermie, définie par une température corporelle inférieure à 35°C, ralentit le fonctionnement du cerveau, ce qui entraîne :

  • Confusion mentale
  • Perte de mémoire
  • Troubles du jugement

De plus, le froid pourrait augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Une étude menée par l’université Jena University Hospital Thuringia en Allemagne indique que le froid pourrait accroître ce risque jusqu’à 30 %.

« _C’est une question de dosage,_ » précise le chercheur Olivier Dupuy. « _Une exposition prolongée au froid perturbe les fonctions cognitives et le système sensori-moteur, tandis qu’une courte exposition pourrait avoir un effet positif._ »

Quels sont les bienfaits du froid sur le cerveau ?

Alors que le froid excessif est nocif, une exposition brève peut en revanche améliorer la cognition, l’humeur et la physiologie cérébrale.

Il accroît la vigilance et la concentration

Le froid stimule le système nerveux sympathique, augmentant la production de noradrénaline, un neurotransmetteur essentiel à la vigilance, la concentration et la mémoire. Olivier Dupuy confirme : « _Tous nos systèmes d’alerte sont activés, ce qui accroît la vigilance._ » Il souligne également que l’effet varie selon la nature de l’exposition, notamment en cryothérapie.

Il réduit le stress et améliore l’humeur

Des chercheurs polonais du département de Psychiatrie de l’université de médecine de Wroclaw ont démontré que la cryothérapie corps entier réduit la détérioration de la santé mentale, notamment dans les troubles de l’humeur comme la dépression. Cette technique améliore le bien-être et la qualité de vie.

Olivier Dupuy, auteur d’une étude sur la cryostimulation et le sommeil, précise que :

  • Les expositions répétées au froid intense améliorent l’humeur et diminuent l’anxiété, en particulier chez les femmes.
  • Le sommeil s’améliore, avec un score moyen qui passe de 3,4 à 3,9 sur une échelle de qualité subjective.
  • Le niveau d’anxiété perçu diminue significativement.

Il stimule la mémoire à court terme

Le froid pourrait aussi améliorer la mémoire à court terme, sans doute grâce à l’augmentation de la noradrénaline et à une meilleure circulation sanguine cérébrale.

Il réduit l’inflammation cérébrale

L’exposition au froid pourrait atténuer l’inflammation cérébrale, un facteur clé dans des maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson. Olivier Dupuy rapporte qu’un groupe de personnes avec un déclin cognitif avancé a pratiqué un exercice physique combiné à la cryothérapie, ce qui a significativement amélioré leurs performances cognitives.

La cryostimulation pourrait ainsi constituer une aide précieuse pour les personnes atteintes de démence légère, en complément de l’activité physique, sans qu’il s’agisse d’un simple effet placebo.

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