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Cette année, des pages se tournent en Prévôté. La ville de Moutier se prépare à rejoindre le Jura, transformant la Question jurassienne en un sujet désormais clos, et les figures emblématiques de ce combat commencent à se retirer. Parmi elles, Marc Tobler, qui détient la plus grande longévité au sein de l’exécutif actuel depuis 2005.
Un engagement enraciné
Marc Tobler représente une facette de la population prévôtoise souvent oubliée : celle des traditionnels, agriculteurs, montagnards et porteurs de la culture alémanique. Son engagement politique se reflète dans sa vie quotidienne, notamment à la ferme de la Plaine Joux 11, accessible par une route goudronnée, l’une de ses réalisations politiques. Sous le regard attentif de cet agrarien, il s’occupe d’un veau en plaisantant : « C’est le bout du monde ici ! » Tout en élevant son chien en dialecte, il précise : « Je calcule en français par contre. » Sa ferme, située en cul-de-sac sur la Montagne de Moutier, témoigne de ses racines profondes.
Une frontière symbolique
Paradoxalement, le seul terrain qui sert de frontière géographique entre Moutier et le Jura se trouve juste derrière la grange estampillée du sceau de l’ours. Bien que cette frontière, aujourd’hui cantonale et demain communale, soit invisible – les arbres étant tout aussi verts de part et d’autre – elle reste très significative pour Marc Tobler. « Je n’ai rien contre les Jurassiens, j’étais encore à Courcelon ce week-end. Nous, les gens du Jura bernois, sommes simplement différents. Les Jurassiens politisent tout et suivent souvent les règles du copinage », explique-t-il, mentionnant que certains membres de sa famille résident à Rebeuvelier.
Une méfiance persistante
Marc Tobler incarne également cette partie des Prévôtois qui a développé une méfiance vis-à-vis de l’autre camp. « J’en veux à ces séparatistes qui ont semé la discorde. De plus, certains n’assument pas leurs choix puisqu’ils ont quitté la ville pour le Cornet après le vote de 2021. C’est quoi ce commerce ! » Son discours, qui ne manque pas de passion, laisse présager qu’il faudra encore plusieurs générations pour apaiser ces tensions.