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Une lanceuse d’alerte accuse Édouard Philippe de détournement de fonds publics
Une nouvelle plainte visant l former Premier ministre français, Édouard Philippe, a été déposée par une ancienne haute fonctionnaire du Havre, qui affirme avoir été victime de harcèlement moral, favoritisme, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêt et concussion. La plaignante, dont le prénom a été modifié en Judith, a obtenu le statut de lanceuse d’alerte, une classification contestée par Édouard Philippe, qui dénonce une « triste vendetta ».
D’après Me Jérôme Karsenti, avocat de la plaignante, la plainte a été déposée vendredi auprès d’un juge d’instruction, ce qui permet généralement la saisie quasi automatique d’un magistrat chargé d’enquêter. Les faits reprochés concernent notamment une convention d’objectifs pour la gestion de la Cité numérique du Havre, signée en juillet 2020 entre Édouard Philippe, alors président de la communauté urbaine, et Stéphanie de Bazelaire, présidente bénévole de l’association LH French Tech. Cette dernière a été seule candidate à un appel d’offres lancé par la collectivité, pour un montant de plus de deux millions d’euros.»
Enquête en cours et contexte politique complexe
Depuis la première plainte déposée en septembre 2023, le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête et mené plusieurs perquisitions au printemps 2024. Selon une source judiciaire, les investigations sont encore en cours, avec l’exploitation des documents saisis en perquisition. Cependant, l’avocat de la partie civile craint que l’enquête n’avance pas rapidement, évoquant un risque de « tétanie » face à une possible candidature d’Édouard Philippe à la présidentielle de 2027.
Les soupçons portent notamment sur une possible situation de conflit d’intérêts, l’association LH French Tech ayant reçu en 2020 une subvention publique de 2,154 millions d’euros pour sa mission de développement numérique. Judith, l’ancienne cadre, affirme avoir été victime de harcèlement moral et que son contrat n’a pas été renouvelé après avoir alerté sur ces conditions et sur des possibles irrégularités. Édouard Philippe, lui, réfute toutes ces accusations, et qualifie la plainte de « vendetta » politique visant à l’atteindre avant la présidentielle.
Un contexte de tensions et de controverses
Les accusations portent aussi sur une gestion opaque de fonds publics, particulièrement liés à la mission de la French Tech au Havre. La plaignante dénonce un conflit d’intérêts évident entre sa fonction dans la communauté urbaine et la présidence bénévole de l’association LH French Tech, désignée pour la conduite d’un projet fortement financé par l’argent public. La liquidation judiciaire de LH French Tech en 2023 accentue cette controverse.
Édouard Philippe continue de nier toute irrégularité et affirme que cette série de plaintes et d’investigations a pour seule origine une insatisfaction personnelle de la partie civile. La justice reste saisie, tandis que le fondateur du parti centriste ne souhaite pas commenter plus en détail cette affaire en pleine dynamique politico-électorale.