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Israël lance des attaques depuis l’Iran pendant la guerre de 12 jours

by Sara
Iran, Israël, États-Unis

Durant la guerre de 12 jours, les forces israéliennes ont déployé des centaines d’avions de chasse, de drones armés et d’avions ravitailleurs pour mener des attaques contre l’Iran, avec le soutien des États-Unis. Cependant, l’une des caractéristiques marquantes de ce conflit a été la mise en place d’opérations lancées depuis l’intérieur même du territoire iranien.

Quelques heures seulement après le début des frappes israéliennes, réalisées conjointement par l’armée et l’agence de renseignement Mossad dès l’aube du 13 juin, des vidéos ont circulé montrant des séquences nocturnes tournées depuis des lieux non spécifiés à l’intérieur de l’Iran.

Ces images montrent des agents du Mossad camouflés, équipés de lunettes de vision nocturne et d’uniformes tactiques, déployant des armes dans ce qui semble être un terrain désertique. Leur objectif : neutraliser les systèmes de défense aérienne iraniens afin de préparer le terrain aux attaques aériennes à venir.

D’autres vidéos dévoilent des projectiles équipés de caméras embarquées frappant des batteries de défense antimissile iraniennes ainsi que des plateformes de missiles balistiques. Ces munitions semblent être des missiles Spike, des missiles anti-blindés de petite taille à guidage de précision, programmables pour atteindre des cibles hors de vue directe.

Les autorités iraniennes ont confirmé l’utilisation de ces armes, diffusant des images de restes de lanceurs de missiles Spike customisés retrouvés en plein air. Ces armes auraient été dotées de systèmes d’automatisation basés sur Internet et télécommandés, opérés par des « agents terroristes du Mossad » selon les médias d’État.

Cette tactique rappelle l’opération israélienne de novembre 2020, qui avait abouti à l’élimination de Mohsen Fakhrizadeh, une figure clé du programme nucléaire iranien, assassiné près de Téhéran avec sa famille et ses gardes du corps. À l’époque, l’assassinat avait été confirmé comme réalisé à l’aide de technologies téléguidées et d’intelligence artificielle, avec un canon d’une tonne introduit en pièces détachées par le Mossad et monté sur un pick-up pour la mission.

Récemment, trois hommes accusés d’avoir participé à la mort de Fakhrizadeh et à d’autres assassinats ont été exécutés dans la province d’Azerbaïdjan occidental, au nord-ouest de l’Iran.

Fabrication de drones à l’intérieur de l’Iran

Pendant le conflit, Israël aurait également déployé un grand nombre de petits drones et quadricoptères chargés d’explosifs pour submerger les défenses iraniennes dans le cadre d’une offensive multiforme.

Les médias iraniens ont rapporté l’activation massive des défenses aériennes du pays face à ces petits drones et à leurs homologues plus gros, tels que le Hermes 900, dont l’Iran a affirmé avoir abattu plusieurs unités. Cependant, le nombre exact de drones lancés et leur efficacité restent difficiles à confirmer.

Ces drones ont suscité une mobilisation importante des autorités iraniennes, qui ont lancé des opérations de recherche à grande échelle pour les neutraliser, alors que les avions de guerre israéliens continuaient de bombarder à travers le pays. Parallèlement, le président américain Donald Trump avait brièvement évoqué la possibilité d’un changement de régime en Iran.

Des pick-ups équipés de plateaux de chargement modifiés pour transporter ces petits drones préprogrammés ont été découverts. Leur mode opératoire consistait à approcher discrètement les cibles avant de lancer les drones. Cette stratégie a déjà fait ses preuves, notamment en juin dernier, lorsque l’Ukraine a réussi à détruire près d’un tiers de la flotte de bombardiers stratégiques russes sur leurs pistes aériennes.

Les autorités iraniennes ont organisé des patrouilles nocturnes composées de forces de sécurité à moto ou en véhicule, à la recherche de tout mouvement ou véhicule suspect. De nombreux barrages routiers ont été installés à Téhéran et dans d’autres provinces, notamment dans le nord où des millions de personnes avaient fui la capitale. Les pick-ups avec plateaux couverts étaient systématiquement arrêtés et fouillés.

Après plusieurs années de préparations selon les Israéliens, des petites chaînes de production de ces drones auraient été mises en place à l’intérieur même de l’Iran.

Par exemple, à Shahr-e Rey, au sud de Téhéran, un immeuble de trois étages a été repéré par les forces de sécurité, consacré à la fabrication de drones, de bombes artisanales et d’explosifs en grande quantité, selon les médias d’État.

Une autre opération similaire a été dévoilée, où six « agents du Mossad » iraniens assemblent des quadricoptères équipés de petites bombes, ainsi que divers engins explosifs et grenades. Des véhicules piégés ont également été mentionnés, sans confirmation officielle.

Plusieurs suspects arrêtés sont apparus à la télévision d’État, mains liées et yeux bandés, confessant leurs actes. Des hauts responsables judiciaires ont personnellement interrogé certains d’entre eux. Un suspect a notamment indiqué avoir tenté de filmer les défenses aériennes depuis les toits pour le Mossad.

Surveillance et cyberattaques

Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a confirmé que des forces commandos ont opéré secrètement en profondeur sur le territoire ennemi, menant des actions qui ont permis une liberté d’action opérationnelle. Il n’a pas précisé s’il faisait référence aux commandos montrés lors des premières opérations ou à d’autres missions.

Les autorités iraniennes n’ont pas commenté directement ces opérations commandos israéliennes sur leur sol. Elles continuent cependant d’annoncer des dizaines d’arrestations pour collaboration avec Israël et les États-Unis. Au moins six collaborateurs présumés ont été exécutés depuis le début du conflit.

Les opérations de renseignement israéliennes à l’intérieur de l’Iran ont joué un rôle clé dans le succès des attaques surprises du 13 juin, qui ont coûté la vie à de nombreux hauts responsables militaires et scientifiques nucléaires, tout en neutralisant certaines défenses aériennes et sites de lancement de missiles pour limiter la riposte iranienne.

Par ailleurs, d’importantes cyberattaques menées par des groupes pro-israéliens ont temporairement paralysé deux des plus grandes banques iraniennes ainsi que la principale plateforme d’échange de cryptomonnaies du pays.

Une vidéo non datée diffusée récemment par des médias proches de l’État montre Amir Ali Hajizadeh, ancien chef de la division aérospatiale des Gardiens de la révolution, assassiné dans un bunker à Téhéran, déclarer que « nous sommes tous sous surveillance » du Mossad via les téléphones portables et autres appareils de communication.

Hajizadeh appelait à la prudence, conseillant d’éteindre et de changer régulièrement de téléphone mobile.

En réponse à l’offensive israélienne, les autorités iraniennes ont coupé l’accès à Internet, provoquant une panne touchant jusqu’à 97 % de la connectivité nationale, l’une des plus importantes coupures jamais imposées en Iran et sans doute dans le monde.

Ces restrictions ont été en grande partie levées deux jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu annoncé par Donald Trump.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/6/26/how-israel-launched-attacks-from-inside-iran-to-sow-chaos-during-the-war

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