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Gaza : 14 000 malades attendent un traitement médical à l’étranger

by Sara
Gaza : 14 000 malades attendent un traitement médical à l'étranger
Palestine

Depuis une attaque aérienne israélienne ayant ravagé leur tente à Deir al-Balah, en plein cœur de la bande de Gaza, Hanan Deeb et sa famille vivent une épreuve déchirante. Touchée par des blessures graves, Hanan, 40 ans, ainsi que son mari Yasser, 41 ans, et leurs cinq enfants, souffrent de pertes physiques sévères, nécessitant des soins médicaux urgents introuvables localement.

La frappe du 16 janvier a incendié leur abri où la famille venait de s’installer, causant des brûlures étendues et des blessures critiques. Hanan a dû subir l’amputation de plusieurs orteils, tout comme son mari. Trois de leurs enfants présentent des séquelles graves : une éclat d’obus logé dans la tête de leur fils Mohamed (11 ans), la perte de la vision d’un œil pour Amro (13 ans), et une fracture de la jambe pour l’aîné Imad (20 ans), qui a nécessité une chirurgie avec pose de plaques métalliques.

Une famille fragmentée par la guerre

Originaire de Gaza, la famille de Hanan a fui son domicile pour s’installer dans une tente, en raison du conflit déclenché en octobre dernier lors de l’opération « Tempête d’Al-Aqsa ». Après l’attaque aérienne, les membres de la famille ont été dispersés : les parents et un enfant sont hospitalisés à l’hôpital « Martyrs d’Al-Aqsa » à Deir al-Balah.

Malgré les recommandations médicales d’amputer le pied gauche de Hanan pour prévenir une aggravation, la famille refuse cette décision, gardant espoir de pouvoir se rendre à l’étranger pour un traitement pouvant sauver son membre.

Ahmed Sobhi, frère de Hanan, qui suit la situation en lien avec l’Organisation mondiale de la santé, explique que cette dernière prépare les listes de patients pour l’évacuation médicale, mais le passage des frontières reste bloqué par les restrictions israéliennes. Chaque jour de délai accroît le risque pour la famille.

Hanan souffre également de séquelles neurologiques dues à une éclat d’obus dans le cerveau, ce qui affecte sa parole, ses mouvements et le côté droit de son visage. Elle endure en silence, priant pour un départ rapide à l’étranger afin de pouvoir reprendre son rôle de mère et d’épouse.

Son mari Yasser, dont les blessures menacent également l’amputation, reste silencieux, laissant Ahmed témoignait de ses souffrances et de l’urgence de leur situation. L’état général de la famille se dégrade chaque jour, renforçant la nécessité d’une intervention médicale rapide à l’extérieur.

Le blocus et ses conséquences dramatiques

Depuis le début de la guerre, les déplacements des blessés et malades de Gaza sont sévèrement restreints par Israël. Après la fermeture totale des points de passage en mars 2024, la population de Gaza est quasiment isolée, notamment depuis la destruction et l’occupation de la ville de Rafah, seul passage terrestre avec l’Égypte.

Des patients comme Iman Ahmed, 37 ans, atteinte d’insuffisance rénale chronique, sont contraints d’attendre indéfiniment. Malgré une autorisation médicale antérieure à l’occupation de Rafah, elle n’a pu être évacuée pour recevoir un traitement adéquat. Mariée et mère de deux enfants, Iman vit dans une tente proche de l’hôpital, subissant des dialyses réduites à deux heures au lieu de quatre à cause du manque d’équipements et de personnel.

Sa condition s’est considérablement détériorée, avec une perte de poids importante due à la malnutrition et au manque d’alimentation adaptée. L’espoir qu’elle nourrissait de recevoir un don de rein de son frère s’amenuise, tandis qu’elle redoute pour sa survie et celle de ses enfants.

Des milliers de patients en attente d’évacuation

Le Dr Ahmed Al-Farra, responsable de l’évacuation des blessés et malades au sein du ministère de la Santé palestinien, alerte sur l’urgence sanitaire à Gaza. Selon lui, plus de 14 000 patients figurent sur les listes d’attente pour voyager à l’étranger afin de recevoir des soins vitaux.

Depuis le début du conflit, 546 patients ont perdu la vie alors qu’ils attendaient une autorisation de sortie. Le blocus strict et la fermeture des accès compliquent chaque jour davantage leur prise en charge médicale.

Le Dr Al-Farra dénonce les « meurtres silencieux » perpétrés contre ces patients, victimes d’obstacles administratifs et d’une politique délibérée qui freine leur accès aux traitements. Parfois, des cas isolés sont autorisés à se déplacer, mais la majorité reste bloquée, notamment les patients souffrant de maladies rénales sévères.

La situation est alarmante chez ces derniers : plus de 40 % des 1 150 malades dialysés sont décédés depuis l’escalade du conflit faute d’évacuation et de soins adaptés, situation confirmée par des données officielles du ministère de la Santé palestinien.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/6/28/%d8%ac%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%85-%d9%82%d8%aa%d9%84-%d8%b5%d8%a7%d9%85%d8%aa%d8%a9-%d9%85%d9%86%d8%b9-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%81%d8%b1-%d9%8a%d8%b6%d8%b9-14-%d8%a3%d9%84%d9%81

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