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Le projet de loi budgétaire américain, qui représente plusieurs milliers de milliards d’euros et constitue une pièce maîtresse du programme économique de Donald Trump, se retrouve dans une impasse à la Chambre des représentants. Malgré son adoption de justesse par le Sénat mardi, la Chambre n’a pas réussi, tard mercredi, à surmonter les profondes divisions au sein du Parti républicain, laissant en suspens un vote de procédure crucial pendant plus de sept heures. Cette situation compromet le calendrier serré fixé par le président, qui espère une promulgation avant la fête nationale de vendredi.
Tensions au sein du Parti républicain
Le leadership républicain se retrouve dans une situation délicate en raison de l’opposition de plusieurs élus conservateurs. Avec une majorité mince de seulement huit sièges, le parti ne peut se permettre plus de trois défections. À minuit à Washington, cinq voix *« contre »* ont été enregistrées parmi les républicains lors du dernier scrutin de procédure avant le vote final, suffisant pour faire échouer le texte. Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants, a déclaré sur Fox News qu’il maintiendrait le scrutin ouvert *« aussi longtemps qu’il le faudra »*, s’engageant dans des négociations intenses pour obtenir le soutien des voix dissidentes.
L’impatience de Donald Trump
Donald Trump a exprimé son mécontentement face à ce retard en déclarant sur Truth Social : *« Qu’est-ce que les républicains attendent ? ? ? Qu’est-ce que vous essayez de prouver ? ? ? MAGA n’est pas content, et ça vous coûte des voix. »* Qualifiée par Trump de *« grande et belle loi »*, cette initiative est cruciale pour son programme, prévoyant la prolongation de colossaux crédits d’impôt adoptés lors de son premier mandat, l’élimination de l’imposition sur les pourboires (une promesse de campagne) et des milliards d’euros supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration. Il a promis qu’en cas d’adoption, les États-Unis connaîtraient *« une renaissance économique comme jamais vue auparavant »*.
Cependant, des analyses indépendantes tempèrent cet optimisme, suggérant que les principaux bénéficiaires de cette loi seraient les ménages les plus aisés, tandis que des millions d’Américains à revenus modestes pourraient voir leur accès à des programmes publics d’assurance santé ou d’aide alimentaire compromis. Cette disparité de retombées sociales est au cœur des critiques formulées par l’opposition et certains conservateurs.
La dette publique au centre des préoccupations
Les effets de cette loi sur la dette publique américaine suscitent également de vives inquiétudes. Le Bureau du budget du Congrès, une entité non partisane, a estimé que cette *« Big Beautiful Bill »* augmenterait la dette de plus de 3 400 milliards d’euros d’ici à 2034, l’extension des crédits d’impôt coûtant à elle seule 4 500 milliards. Keith Self, un élu républicain texan, a justifié son vote *« non »* en affirmant être venu à Washington pour *« aider à freiner notre dette nationale »*. Il a également critiqué ses collègues du Sénat pour avoir *« piétiné »* la version antérieure adoptée par la Chambre, soulignant qu’il s’agissait d’une *« question de morale »*.
Pour compenser une partie du creusement du déficit, le projet de loi républicain propose des coupes drastiques dans Medicaid, le programme public d’assurance santé pour les faibles revenus, et dans le programme Snap, principale aide alimentaire du pays. La suppression de nombreuses incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables, adoptées sous l’administration Biden, est également envisagée. Les démocrates s’opposent fermement à ce texte ; Hakeem Jeffries, leur chef à la Chambre des représentants, a qualifié la proposition de *« monstruosité répugnante »* qui *« fera souffrir les Américains ordinaires »* au profit des plus riches, illustrant ainsi l’âpreté du débat politique qui entoure cette initiative.