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Suriname élit sa première présidente face à une crise économique majeure

by Sara
Suriname élit sa première présidente face à une crise économique majeure
Suriname

Jennifer Geerlings-Simons a été élue première présidente du Suriname, devenant ainsi la première femme à diriger cette nation sud-américaine confrontée à une crise économique majeure. Âgée de 71 ans, cette médecin et parlementaire a reçu le soutien unanime de l’Assemblée nationale, où la coalition en sa faveur a obtenu une majorité des deux tiers dimanche dernier.

Cette élection intervient après des élections municipales en mai qui n’avaient pas permis de dégager une majorité claire et sous la pression croissante de remplacer le président sortant Chandrikapersad Santokhi. Sa présidence a été entachée par des scandales de corruption et une politique d’austérité sévère.

Jennifer Geerlings-Simons, cheffe du Parti démocratique national, s’est présentée sans opposition et prendra ses fonctions le 16 juillet. « Je suis consciente que la lourde tâche que j’ai acceptée est d’autant plus difficile que je suis la première femme à occuper cette fonction dans le pays », a-t-elle déclaré après sa confirmation.

Elle sera accompagnée de son colistier Gregory Rusland. Ensemble, ils héritent d’un pays en proie à de graves difficultés économiques, marqué par la réduction des subventions et un mécontentement généralisé. Bien que le gouvernement de Santokhi ait réussi à restructurer la dette et à restaurer la stabilité macroéconomique avec le soutien du FMI, il a aussi suscité des manifestations de masse contre les coupes budgétaires drastiques.

Jennifer Geerlings-Simons salue les parlementaires après l'élection de l'Assemblée nationale au Suriname

Jennifer Geerlings-Simons (au centre) salue les parlementaires après l’élection à l’Assemblée nationale à Paramaribo, le 6 juillet 2025. © Ranu Abhelakh / AFP

Avec une production pétrolière offshore attendue pour 2028, la nouvelle présidente a promis de se concentrer sur la stabilisation des finances publiques. Elle a notamment déclaré vouloir renforcer la collecte fiscale, y compris auprès des petits exploitants aurifères. Cependant, les économistes préviennent que la route sera difficile.

Winston Ramautarsingh, ancien président de l’association nationale des économistes, a souligné que le Suriname doit rembourser environ 400 millions de dollars chaque année au titre du service de sa dette. « Le Suriname ne dispose pas de cet argent, » a-t-il précisé. « Le gouvernement précédent a seulement reporté les échéances. »

La présidente Geerlings-Simons aura pour mission de guider le pays néerlandophone de 646 000 habitants à travers cette période fragile, conciliant le mécontentement populaire avec l’espoir suscité par la future richesse pétrolière. Le Suriname s’apprête à célébrer ses 50 ans d’indépendance des Pays-Bas en novembre prochain, avec la perspective d’une nouvelle ère stimulée par le pétrole et un renforcement des liens avec la Chine.

En 2019, le Suriname a rejoint l’initiative chinoise « Belt and Road », devenant ainsi l’un des premiers pays d’Amérique latine à s’engager dans ce vaste projet d’infrastructures.

Malgré sa diversité ethnique remarquable – descendants d’Africains, de peuples indigènes, d’Indiens, d’Indonésiens, de Chinois et de colons néerlandais – le Suriname reste l’un des pays les plus pauvres du continent sud-américain.

source:https://www.aljazeera.com/economy/2025/7/7/suriname-elects-first-female-president-amid-economic-uncertainty

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