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Procès historique pour les effondrements mortels de la rue d’Aubagne à Marseille
Le lundi 7 juillet 2025, le tribunal correctionnel de Marseille a rendu un verdict qui restera marquant dans l’histoire judiciaire locale. Après un procès s’étendant sur plusieurs semaines, la justice a condamné plusieurs responsables liés à la catastrophe survenue en novembre 2018, qui a coûté la vie à huit personnes et dévasté la communauté de la rue d’Aubagne.
Les responsables ont été jugés pour leur rôle dans la dégradation de l’état des immeubles situés aux numéros 63 et 65, dont l’effondrement a provoqué un drame humain majeur. Certains prévenus ont été condamnés à des peines allant jusqu’à six ans de prison, notamment pour homicides involontaires et mise en danger de vie vulnérable. Julien Ruas, ancien adjoint au maire chargé du logement insalubre, a été condamné à deux ans de prison avec sursis, pour avoir ignoré les risques structurels et ne pas avoir utilisé correctement le budget alloué à la prévention.
Des responsabilités multiples et des peines exemplaires
Parmi les condamnés figurent également Richard Carta, architecte expert, reconnu coupable d’avoir bâclé une visite cruciale avant le drame. Il écope de deux ans de prison avec sursis et de l’interdiction d’exercer l’architecture. Xavier Cachard, propriétaire et avocat du syndic de l’immeuble, a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, ainsi qu’à une amende de 100 000 euros. La justice estime qu’il connaissait parfaitement les risques et a délibérément bloqué tout travaux de rénovation, exposant ainsi les habitants à un danger immédiat.
Les familles des victimes, notamment la famille Ardilly, ont également été lourdement condamnées pour leur part dans cette tragédie. La famille Ardilly a été reconnue coupable d’homicide involontaire aggravé et de mise en danger. Sébastien Ardilly, qui a fait un malaise lors de l’énoncé de la peine, a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, sous bracelet électronique.
Un procès hors normes, symbole d’un drame collectif
Ce procès a été l’un des plus importants en France pour un drame immobilier, rassemblant plusieurs milliers de spectateurs. Il a mis en lumière la responsabilité collective dans la dégradation des logements insalubres. La condamnation de plusieurs acteurs publics et privés témoigne de l’enjeu crucial d’une gestion rigoureuse de l’habitat et de la prévention des risques.
Les travaux pour sécuriser la zone devraient bientôt débuter, mais cette décision intervient près de sept ans après le drame, qui continue de hanter la mémoire des victimes et des habitants de Marseille.