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En 2023, le taux de pauvreté en France a atteint 15,4 % de la population en métropole, un chiffre alarmant qui constitue un record historique depuis le début des statistiques en 1996 selon l’Insee. Cette augmentation de 0,9 point par rapport à 2022, où le taux était de 14,4 %, met en lumière une réalité préoccupante concernant les conditions de vie des Français.
650.000 personnes basculent dans la pauvreté
Cette année, près de 9,8 millions de personnes vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du revenu médian, soit 1.288 euros pour une personne seule. En seulement un an, 650.000 individus ont sombré dans la pauvreté. Michel Duée, responsable au sein de l’Insee, souligne que cette situation est inédite depuis près de trois décennies, rappelant que des niveaux similaires de pauvreté n’avaient pas été observés depuis les années 1970.
Un accroissement des inégalités
L’institut met également en avant un « fort accroissement » des inégalités. Cette hausse est en grande partie due à l’arrêt des aides exceptionnelles mises en place en 2022, telles que l’indemnité inflation et la prime de rentrée, qui avaient pour but de soutenir le pouvoir d’achat des ménages. De plus, la part des micro-entrepreneurs avec des revenus faibles parmi les non-salariés a également contribué à cette détérioration.
Les inégalités sont particulièrement marquées cette année, avec une baisse du niveau de vie des plus modestes et une augmentation pour les plus aisés, provoquée par une conjoncture favorable sur le marché du travail et de bons rendements financiers.
Les retraités moins touchés
En examinant les profils des personnes affectées, on constate que les familles monoparentales sont les plus touchées, avec une hausse de 2,9 points de leur taux de pauvreté. Toutefois, il est intéressant de noter que les retraités sont moins impactés par cette tendance, avec un taux de pauvreté de 11,1 %, soit une augmentation de seulement 0,3 point, grâce à la revalorisation du minimum de contribution dans le cadre de la réforme des retraites.
Des chiffres alarmants
La Fondation pour le logement des défavorisés, contactée par l’AFP, qualifie ces chiffres d’« alarmants » mais pas surprenants, au vu de l’absence de mesures effectives en faveur du pouvoir d’achat. Selon Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation, la situation est préoccupante, avec une explosion des coupures d’électricité et de gaz pour impayés et une forte hausse des expulsions locatives.
Il insiste sur l’urgence d’adopter des mesures structurelles face à cette dynamique inquiétante, soulignant que des actions ponctuelles ne suffiront pas à résoudre ces crises sociales.