Une nouvelle controverse secoue le diocèse de Toulouse avec la nomination d’un prêtre condamné pour des faits graves sur mineur, ce qui suscite de vives réactions dans la sphère religieuse et publique. L’archevêque de Toulouse, Monseigneur Guy de Kérimel, a décidé le 2 juin 2025 de nommer Dominique Spina au poste de chancelier, une responsabilité importante au sein du diocèse, en dépit de son passé judiciaire, remontant à une condamnation en 2006 pour viol sur mineur.
Un passé judiciaire lourd mais une nouvelle nomination
Dominique Spina, ancien prêtre de Pau, avait été condamné en appel à Tarbes à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour un viol commis en 1993 sur un lycéen de 16 ans alors qu’il était aumônier à Pau. Après un délai de plusieurs années durant lequel il avait été discret, il avait été affecté à des fonctions administratives, notamment à la conservation des registres paroissiaux, dans un souci de surveillance et de prudence, selon l’archevêque de Toulouse. La nomination récente intervient malgré la procédure canonique en faveur de l’ancien prêtre, qui n’exerce plus de fonctions pastorales et ne célèbre que l’Eucharistie de manière exceptionnelle, précise le diocèse.
Le transfert de Dominique Spina vers un poste à haute responsabilité a été justifié par l’archevêque comme une décision de miséricorde, rappelant que l’ancien prêtre n’avait pas été impliqué dans de nouvelles affaires depuis plus de trente ans. Le diocèse insiste sur le fait qu’il n’y a pas de reproche à lui adresser depuis tout ce temps et souligne sa conformité avec la justice canonique.
Les réactions et les enjeux
Cette nomination ravive le débat sur la gestion des personnes condamnées pour des crimes sexuels dans l’Église. Plusieurs voix s’interrogent sur la portée d’une telle décision, notamment en ce qui concerne la protection des mineurs et la crédibilité du diocèse face aux exigences de transparence et de responsabilité. La décision a également été fortement critiquée par certains acteurs religieux et médias, qui dénoncent une incohérence dans l’éthique de l’Église.
La question de la réintégration de prêtres condamnés dans l’encadrement diocésain reste un sujet sensible, reflétant les tensions entre compassion, justice et sécurité. La nomination de Dominique Spina, illustrant un positionnement pastoral basé sur la miséricorde, soulève un débat sur la limite entre pardon et sécurité dans le contexte de l’urgence de protéger les plus vulnérables.