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Après avoir échoué à mettre fin à la guerre en 24 heures comme il l’avait promis, et après avoir tourné le dos aux Ukrainiens tout en critiquant leur président à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump réaffirme désormais avec vigueur le rôle des États-Unis dans le conflit russo-ukrainien qui entre dans sa quatrième année.
Trump se dit « mécontent » de son homologue russe Vladimir Poutine, qu’il accuse de « dire mais ne pas agir » et de tenir des propos dénués de sens. Selon lui, Poutine bombarde les villes ukrainiennes qui ont besoin de la protection des systèmes de défense aérienne américains « Patriot ».
Mais le soutien de Trump à l’Ukraine ne se limite pas à l’envoi de 17 systèmes prêts à être déployés, comme il l’a laissé entendre. Il a promis une livraison prochaine de missiles, munitions et autres armes de pointe dont il n’a pas révélé les détails. En parallèle, il accorde à Poutine un délai de 50 jours pour parvenir à un accord, sous peine d’instaurer des droits de douane pouvant atteindre 100 % sur la Russie et ses alliés.
Des livraisons d’armes cruciales
Selon plusieurs médias américains réputés, dont Axios, CNN et le Washington Post, citant leurs sources, les livraisons américaines pourraient comprendre des missiles à courte portée, des obusiers, ainsi que des missiles air-air à moyenne portée.
Par ailleurs, les États-Unis envisageraient de fournir des missiles de croisière « Tomahawk » et des missiles JASSM à longue portée. Le premier paquet d’aide militaire serait évalué à environ 10 milliards de dollars, financé par des pays européens, avec l’Allemagne en tête de liste.
Ce revirement de Washington est accueilli avec un grand soulagement à Kiev. Le président Volodymyr Zelensky a qualifié les entretiens qu’il a eus lundi avec l’envoyé américain Keith Kelley de très fructueux, se disant également « très satisfait » de sa conversation téléphonique avec Trump, qui aurait porté sur « tout ce dont l’Ukraine a besoin ».
Pompiers éteignant un incendie dans une usine civile à Kharkiv suite à un bombardement russe.
Les trois piliers du soutien américain à Kiev
- Situation sur le terrain : Le soutien de Washington a toujours été décisif dans le conflit, permettant de libérer de larges territoires, notamment dans la région de Kharkiv en septembre 2022, puis dans les provinces de Kherson et Mykolaïv en novembre. Les lance-roquettes multiples américains HIMARS ont joué un rôle déterminant lors de ces offensives.
- Ciblage en profondeur : Les missiles américains à moyenne portée, notamment les ATACMS, ont permis des frappes précises sur des cibles stratégiques russes en territoires occupés ou en Russie même, notamment dans la région de Koursk. Selon l’expert militaire Ivan Stopak, ces capacités poussent la Russie à la retenue et l’obligent à négocier plus sérieusement.
- Menace des sanctions : Trump menace également d’imposer dans 50 jours des sanctions secondaires sévères contre la Russie si Poutine refuse de négocier. Cette menace vise aussi la Chine, l’Inde et le Brésil, les incitant à faire pression sur Moscou sous peine de conséquences économiques.
Les missiles Tomahawk font partie des armements que Trump a annoncé pour renforcer la défense ukrainienne.
Trump semble déterminé
Jusqu’à présent, la stratégie de Trump donne l’impression d’un revirement complet face à Poutine, avec un retour à une politique semblable à celle de son prédécesseur Joe Biden, en coordination avec les Européens, plus engagés dans l’aide à Kiev.
Yuriy Fedorenko, membre de la commission de défense du parlement ukrainien, souligne que la tension monte entre Washington et Moscou. Selon lui, Trump est conscient que ses tentatives de s’attirer Poutine ont échoué et que le président russe l’a publiquement humilié.
Fedorenko estime que les menaces de Trump sont sincères. L’annonce d’un rôle accru de l’OTAN dans le transfert d’aides à l’Ukraine envoie un message très ferme à Moscou.
Un optimisme prudent
Malgré cet élan d’optimisme, certains restent prudents face aux déclarations de Trump, jugeant que ses positions ne sont pas suffisamment claires et que son tempérament demeure imprévisible.
Roman Bezsmertnyi, diplomate ukrainien ancien, rappelle que Trump a évoqué la livraison de 17 systèmes Patriot, une affirmation vite démentie, précisant que cela pourrait plutôt concerner 17 missiles, une quantité dérisoire.
Il souligne que le changement de position de Trump sur la Russie est récent et se concentre sur le fait que cette guerre ne concerne pas directement les États-Unis tant que Poutine ne réagit pas. Autrement dit, Trump ne s’engagera pas davantage en cas d’escalade russe.
Enfin, Bezsmertnyi voit un point positif dans le fait que l’aide américaine ne sera pas gratuite mais financée par l’Europe, ce qui offre une stabilité essentielle à l’Ukraine.