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La justice turque a condamné Ekrem İmamoğlu, ancien maire d’Istanbul déchu, à une peine de 20 mois de prison pour avoir insulté et menacé un haut responsable judiciaire. Cette décision survient après une audience tenue mercredi au tribunal de Silivri, en périphérie ouest d’Istanbul.
Une condamnation détaillée
Le tribunal a prononcé une peine d’un an, cinq mois et quinze jours pour insulte envers le procureur général d’Istanbul. Par ailleurs, une peine complémentaire de deux mois et quinze jours a été ajoutée pour menaces à l’encontre de ce même magistrat. En revanche, İmamoğlu a été acquitté d’une autre accusation visant un représentant du parquet.
Il est important de noter que cette décision n’est pas définitive et fait l’objet d’un possible appel.
Contexte judiciaire et politique
İmamoğlu est en détention depuis mars dernier, en attendant sa comparution dans le cadre d’une série d’affaires liées à des accusations de corruption. Ces affaires ont suscité de nombreuses réactions politiques et sociales.
Depuis plusieurs mois, ses partisans organisent des manifestations, le considérant comme un rival de poids face au président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Selon l’agence Reuters, plus de 500 personnes ont été arrêtées depuis octobre de l’année dernière lors d’enquêtes sur les activités des municipalités administrées par le Parti républicain du peuple (CHP), parti d’opposition dont İmamoğlu est membre. Plus de 200 de ces individus ont été incarcérés en attendant leur jugement.
Le CHP dément fermement les accusations de corruption, les qualifiant de manœuvres politiques destinées à éliminer toute menace électorale contre Erdoğan. Ces allégations sont rejetées par le gouvernement.
Une trajectoire politique marquée par des défis
İmamoğlu avait été élu maire d’Istanbul en 2019 avant d’être réélu en 2024. Toutefois, les charges retenues contre lui pourraient compromettre sa capacité à se présenter aux prochaines élections présidentielles.
Ce n’est pas la première fois qu’İmamoğlu est condamné pour insulte envers des responsables gouvernementaux. En 2022, il avait été condamné à deux ans et six mois de prison pour avoir critiqué les membres de la commission électorale après l’annulation des élections municipales d’Istanbul en 2019, scrutin qu’il avait remporté face au candidat du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.
İmamoğlu a fait appel de cette condamnation, mais aucun réexamen n’a encore eu lieu. Si cette sentence était confirmée, cela pourrait lui interdire toute participation future aux scrutins électoraux.
De plus, en mars dernier, l’université d’Istanbul a annulé son diplôme universitaire, une décision qui pourrait également empêcher İmamoğlu de se porter candidat à la présidence, le diplôme étant une condition nécessaire.