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La proposition du gouvernement français de supprimer deux jours fériés, le lundi de Pâques et le 8-Mai, suscite de vives réactions et soulève de nombreux débats. L’objectif annoncé est d’augmenter la productivité nationale et d’engranger plusieurs milliards d’euros pour le budget, tout en simplifiant le calendrier des jours de repos.
Une réforme controversée sur le fond
Le Premier ministre a présenté cette initiative lors de l’annonce du budget 2026, expliquant que ces deux jours, actuellement payés mais non travaillés, deviendraient des journées travaillées mais toujours rémunérées. Selon eux, cette mesure permettrait de dégager environ 4,2 milliards d’euros, en augmentant le nombre de jours effectivement travaillés en France et en réduisant la longue liste des jours fériés, qui inclut actuellement onze journées officielles.
François Bayrou justifie sa proposition en affirmant que le lundi de Pâques n’a plus véritablement de signification religieuse, surtout en dehors de ses origines chrétiennes. La tradition, remontant au IVe siècle et introduite par l’empereur Constantin, a perdu de son importance dans la société moderne. De même, le 8-Mai, qui commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, fait l’objet de débats depuis plusieurs années, entre valorisation historique et enjeux politiques.
Réactions et détracteurs
Face à cette annonce, de nombreux acteurs sociaux ont exprimé leur opposition. La CGT, le PCF, et plusieurs syndicats soulignent que cette mesure pourrait entraîner une baisse de consommation et des pertes fiscales importantes. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, dénonce une « infamie » en voulant supprimer le 8-Mai, qui reste un symbole puissant de la victoire contre le nazisme. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qualifie la mesure de « provocation » et d’« attaque contre l’histoire de la France ». Par ailleurs, la majorité de l’opinion publique semble également réticente, avec un récent sondage indiquant que 75 % des Français s’opposent à cette réforme.
Les enjeux économiques et sociaux
Les opposants pointent du doigt le coût économique de la suppression de ces jours fériés, notamment pour les secteurs du commerce, de l’hôtellerie-restauration, et les activités liées à la consommation. La journée du lundi de Pâques étant l’une des plus consommées dans le pays, sa suppression pourrait entraîner des pertes en TVA et en recettes fiscales. Au-delà de l’aspect économique, la mesure soulève aussi des questions sur la place du patrimoine historique et religieux dans la société française, ainsi que sur le respect des traditions à l’heure où la mémoire collective reste sensible.
Une réponse politique mouvementée
Le projet, déjà contesté par plusieurs partis et acteurs sociaux, s’inscrit dans la stratégie du gouvernement pour équilibrer le budget en augmentant la durée effective du travail. Cependant, face à la forte opposition, certains analystes craignent que cette initiative ne serve qu’à alimenter la polémique, tandis que d’autres y voient une tentative de recentrer la société sur l’économie au détriment de valeurs symboliques.
