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La Haute autorité de santé (HAS) a récemment annoncé le report de ses recommandations concernant la prise en charge des transitions de genre chez les mineurs, une décision qui a suscité de nombreux débats dans le paysage médical et sociétal français. Si des recommandations ont été rendues pour les adultes, ce report souligne encore l’absence d’un consensus clair sur la manière d’aborder la question chez les jeunes.
Une décision motivée par l’absence de consensus
Le président de la HAS, Lionel Collet, a expliqué lors d’une conférence de presse que l’autorité préférait attendre 2026, faute d’un consensus suffisamment robuste sur la prise en charge des mineurs. « Nous constatons qu’il y a un consensus sur les majeurs mais pas sur les mineurs », a-t-il indiqué. La décision intervient dans un contexte où la société civile et les professionnels de santé sont divisés quant à l’approche adaptée pour les jeunes souhaitant entamer une transition de genre.
Recommandations pour les adultes déjà communiquées
Les recommandations pour les personnes majeures ont été, quant à elles, précisées. La HAS insiste sur une prise en charge individualisée, avec une importance particulière accordée à l’accompagnement psychosocial. Elle recommande également que le médecin généraliste joue un rôle central, notamment en accueillant la demande, en coordonnant les soins, et en informant de manière claire sur les modalités et risques liés aux interventions chirurgicales.
« Les soins de transition ne sont pas un confort, mais un enjeu vital », a souligné Claire Compagnon, présidente de la commission des recommandations de la HAS.
Concernant la chirurgie, la HAS recommande de répondre favorablement aux demandes, tout en assurant une information complète et loyale sur les risques et la nature irréversible de certains actes, avec un temps de réflexion prévu avant toute intervention. La reconnaissance de l’hétérogénéité des conditions d’accès à ces soins sur le territoire français, ainsi que le risque de renoncement ou d’automédication, constitue une préoccupation majeure.
Le contexte sociétal et les enjeux de santé publique
Ce report s’inscrit dans un contexte de fortes pressions tant politiques que sociétales. Divers groupes associatifs et défenseurs des droits LGBT+ soulignent l’importance d’assurer un accès équitable aux soins pour les personnes transgenres, tout en dénonçant certains abus ou précipitations dans la mise en place de procédures de transition, notamment chez les jeunes.
Les chiffres montrent une augmentation du nombre de personnes en suivi pour troubles de l’identité sexuelle, avec 22 000 individus traités via l’ALD en 2023, une tendance en constante croissance.