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Le chercheur palestinien Maajid Kiali propose une analyse critique de l’évolution du mouvement national palestinien depuis sa création dans les années 1960 jusqu’à aujourd’hui. Selon lui, ce mouvement a connu un sommet dans ses succès durant les dix premières années de son existence, mais a ensuite sombré dans une série d’échecs et de crises, en raison du manque de révisions des choix politiques, de responsabilité et de critique.
Erreurs stratégiques et défis
Kiali aborde plusieurs problématiques et erreurs stratégiques que le mouvement national palestinien n’a pas su gérer de manière adéquate. Il souligne que ses critiques sont formulées avec une pleine conscience des « facteurs externes et des conditions objectives » ayant joué un rôle significatif dans le cheminement du mouvement. Il note que les dirigeants palestiniens manquent souvent de vision concernant les choix politiques et les rapports de force, tant au niveau régional qu’international.
Les failles du mouvement
Selon Kiali, les discours et la littérature du mouvement national palestinien, depuis son lancement en 1965, sont souvent trop idéalistes et emprunts de slogans, mettant en avant la culture de la lutte armée tout en négligeant les réalités et les possibilités pratiques. Cela a impacté les chances de réaliser des avancées politiques significatives. Il énumère plusieurs « manques » et « lacunes » qui ont marqué le mouvement, telles que l’inégalité des moyens et des forces entre le peuple palestinien et son mouvement d’un côté, et Israël de l’autre.
Évolution du combat armé
Kiali explique que la lutte armée palestinienne a atteint son apogée à l’étranger durant la période libanaise (1970-1982), qui s’est terminée par l’invasion israélienne du Liban. Il mentionne également la seconde intifada (2000-2004), qui a aussi échoué malgré son coût humain et politique élevé. Il décrit une troisième phase marquée par l’essor militaire de Hamas, notamment par le recours aux armes à feu et aux tunnels, jusqu’à la période actuelle, considérée comme un « déluge » pour Al-Aqsa.
La doctrine de Netanyahu
Kiali conclut que nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère dans le conflit, où Israël façonne les contours de la situation. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, cherche à marginaliser le pouvoir judiciaire, tout en consolidant l’État israélien comme une entité religieuse, ce qui va de pair avec l’élimination du peuple palestinien des équations politiques. Kiali avertit que les dirigeants palestiniens doivent saisir la nature solide de la doctrine de Netanyahu, qui refuse toute forme d’existence « entière » pour le peuple palestinien.
Nouvelles stratégies pour le mouvement national palestinien
Face à la détérioration des conditions de vie à Gaza et à l’issue de la lutte armée, Kiali appelle à repenser les stratégies et solutions de résistance. Il suggère que le mouvement palestinien doit se concentrer sur la construction d’un corps national unifié qui englobe la diversité des Palestiniens. Cela implique de redynamiser les droits des réfugiés et d’adapter les formes de lutte aux possibilités et aux contextes locaux.