La nuit du 18 au 19 juillet a été marquée par une série d’échauffourées violentes dans le quartier du Val de l’Aurence, à Limoges, où une centaine de personnes cagoulées ont attaqué des véhicules dans ce qui est qualifié de véritable « guérilla urbaine ». Selon la préfecture, les assaillants, entre 100 et 150, étaient armés de cocktails Molotov, mortiers, cailloux, barres de fer et battes de baseball, et ont notamment bloqué la route RN141 menant à Angoulême.
Les confrontations ont débuté vers 01h00 du matin, lorsque les groupes cagoulés ont utilisé des tirs de mortiers pour attaquer les véhicules, tout en lançant des projectiles sur les forces de l’ordre. Les policiers ont répliqué avec des lanceurs de balles de défense (LBD) et des lacrymogènes. Les échanges ont duré jusqu’à environ 04h00, avant un apaisement relatif.
Une organisation structurée et une volonté de détruire
Le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie, a dénoncé une « organisation structurée » derrière ces violences, évoquant un acte planifié avec armement et guet-apens contre les policiers et les automobilistes. Il a souligné que ces événements ne relèvent pas d’une simple manifestation spontanée, mais témoignent d’un désir de déstabilisation et de possession du territoire.
Les forces de l’ordre ont précisé que neuf policiers ont été blessés, souffrant principalement d’acouphènes, et un autre d’une blessure à la main. Aucune intervention ou blessure parmi les automobilistes n’a été enregistrée à ce stade. Une enquête pour participation à un attroupement armé et violences sur les forces de l’ordre a été ouverte, tandis que la police cherche à recenser d’éventuelles victimes civiles ou automobilistes ciblées durant la nuit.
Un contexte de violence récurrente dans cette zone
Ce type de violence n’est pas nouveau dans ce quartier défavorisé, marqué par une forte immigration et une pauvreté chronique. Le maire a déploré que cela fasse plusieurs années que la situation dégénère régulièrement, classant le secteur comme une « zone de non-droit ».
Face à l’ampleur de ces incidents, le ministère de l’Intérieur a dépêché la compagnie de CRS 82, basée à Saint-Herblain, pour renforcer le maintien de l’ordre, en vue d’éviter d’éventuelles nouvelles violences ou escalades.
Les autorités appellent à la vigilance face à cette situation qui témoigne d’un problème de sécurité persistant dans certains quartiers sensibles de la ville.