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Les négociations visant à instaurer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pourraient aboutir à un accord dans les deux prochaines semaines. Pour la première fois, ces discussions abordent explicitement la question de la fin du conflit, tandis que le Hamas étudie de nouvelles cartes transmises par les médiateurs.
Progrès dans les négociations et implication américaine
Selon le journal israélien Yedioth Ahronoth, il est possible de conclure un accord sur Gaza dans un délai de deux semaines. Le médiateur américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff, devrait arriver à Doha dans les jours à venir pour appuyer les pourparlers.
Le Hamas a exprimé des réserves quant au nombre de prisonniers palestiniens qui seraient libérés en échange des détenus israéliens, mais la médiation qatarie a contribué à rapprocher les positions.
Un diplomate arabe cité par la chaîne de diffusion a indiqué que les écarts concernant le déploiement des forces israéliennes se sont réduits à de « simples obstacles limités ». Il a souligné que la rencontre récente entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, a été « très importante pour le progrès des discussions ». Washington se dit satisfaite des développements jusqu’à présent.
Nouveaux enjeux dans les négociations avec le Hamas
Un responsable politique proche des négociations a déclaré au journal Haaretz qu’Israël engage pour la première fois des discussions avec le Hamas visant explicitement à mettre fin à la guerre. Contrairement aux accords précédents qui portaient principalement sur l’échange de prisonniers, ces négociations traitent directement de la cessation des hostilités. Ce caractère complexe rend les pourparlers particulièrement délicats.
Ce même responsable a assuré que la délégation israélienne bénéficie d’une large marge de manœuvre et de flexibilité pour parvenir à un accord sans compromettre les besoins sécuritaires d’Israël.
Parallèlement, la pression des familles des prisonniers israéliens sur le gouvernement ne cesse de croître. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté sur la place des Otages à Tel-Aviv lors d’une nouvelle semaine de protestations exigeant une entente globale ramenant tous les détenus en une seule fois. Ces manifestations ont également touché plusieurs autres villes d’Israël.
Aynav Tsengawker, mère d’un prisonnier retenu à Gaza, a lancé un appel au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour qu’il n’autorise pas l’échec des négociations à Doha et qu’il donne mandat à l’équipe israélienne pour mettre fin à la guerre. Elle l’a également exhorté à ne pas faire preuve de sélectivité et à oeuvrer pour la libération de tous les otages. Les familles réclament que Netanyahu cesse de faire échouer les accords et de brûler les chances de paix, et qu’il collabore avec le président américain pour clore le conflit et rapatrier les prisonniers.
Étude de nouvelles cartes par le Hamas
Un responsable palestinien a indiqué à l’agence Anadolu que le Hamas a reçu de la part des médiateurs de nouvelles cartes montrant les zones sous contrôle israélien dans la bande de Gaza et qu’il a commencé à les étudier.
Le responsable, familier des négociations à Doha, a expliqué que ces cartes révèlent la poursuite de la domination de l’armée israélienne sur des secteurs étendus de Gaza, notamment la majeure partie de la ville de Beit Hanoun au nord, la moitié de Rafah, ainsi que les villes de Khuza’a et Abasan dans le gouvernorat de Khan Younis au sud, sans oublier de larges portions du quartier de Shujaiya à Gaza-ville.
Le Hamas a entamé l’examen de cette proposition au sein de ses instances dirigeantes et mène des consultations avec les factions palestiniennes pour déterminer sa réaction.
Divergences persistantes sur le contrôle territorial
Les cartes précédemment présentées au Hamas indiquaient un contrôle complet de l’armée israélienne sur Beit Hanoun, d’importantes parties de Beit Lahia au nord de Gaza, toute la ville de Rafah, de vastes secteurs à Khan Younis et des zones frontalières étendues. Ces dernières ont été rejetées par le Hamas.
Le mouvement insiste pour revenir aux zones de retrait prévues par les accords de janvier 2025, qui prévoyaient un recul de l’armée israélienne entre 390 et 1100 mètres de profondeur.
Contexte des négociations
Depuis plus de 21 mois, plusieurs séries de négociations indirectes ont eu lieu entre Israël et le Hamas en vue de mettre fin à la guerre et d’échanger des prisonniers. Deux accords partiels ont été conclus, en novembre 2023 puis en janvier 2025.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, recherché par la justice internationale, a empêché la finalisation du dernier accord et a relancé une offensive majeure sur Gaza le 18 mars dernier.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre qualifiée de génocide à Gaza, qui a causé plus de 199 000 victimes palestiniennes, entre morts et blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes. Plus de 9 000 personnes sont portées disparues, et des centaines de milliers ont été déplacées, provoquant une famine meurtrière.