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Samedi, Kuala Lumpur a été le théâtre d’une mobilisation massive de la part de citoyens malaisiens, réunis pour exprimer leur mécontentement face à la flambée du coût de la vie et au manque de réformes concrètes par le gouvernement. Selon les estimations officielles, entre 20 000 et 50 000 personnes ont défilé dans le centre-ville, brandissant des pancartes demandant la démission du Premier ministre Anwar Ibrahim.
Une manifestation massivement organisée par l’opposition
Cet important rassemblement, premier de cette ampleur depuis l’arrivée au pouvoir d’Anwar Ibrahim en 2022, a été orchestré par plusieurs partis d’opposition. Les manifestants se sont dirigés vers la place de l’Indépendance, symbole symbolique du pays, où ils ont exprimé leur frustration avec des slogans tels que « Démissionne, Anwar ». La police a assuré une présence renforcée pour surveiller l’événement, sans toutefois intervenir de manière significative.
Des revendications claires et une réponse gouvernementale mitigée
Fauzi Mahmud, ingénieur de 35 ans originaire de Selangor, délégué à la foule, a confié : « Le coût de la vie est encore élevé, et après trois ans de gouvernance, nous attendons de voir concrètement des résultats. » La population critique notamment l’absence de réformes significatives dans la gestion économique et la lutte contre la corruption, promesses faites par le chef du gouvernement lors de sa prise de fonction.
Pour tenter d’apaiser la colère, le gouvernement avait annoncé quelques mesures d’urgence, telles qu’un versement de 100 ringgits (environ 20 euros) à tous les adultes et une baisse modérée du prix du carburant. Cependant, ces actions ont été perçues par l’opposition et une partie de la population comme insuffisantes et surtout comme une stratégie d’apaisement passagère.
Les figures politiques au cœur des tensions
Lors du rassemblement, l’ancien Premier ministre Mahathir Mohamad, figure emblématique de la politique malaisienne, a dénoncé la situation en déclarant : « Cela fait trois ans, qu’est-ce que le peuple a ? Il (Anwar) se réjouit de nous voir souffrir. » Mahathir, âgé de 98 ans, s’est montré très critique à l’égard du président actuel, soulignant que la population attendait plus de résultats concrétis dans la lutte contre la pauvreté et la corruption.
Les analystes politiques constatent que cette mobilisation intervient à un moment crucial, alors que le gouvernement se prépare à la prochaine échéance électorale, fixée au plus tard à février 2028. Selon une étude du centre Merdeka, le Premier ministre bénéficie encore d’un taux d’approbation de 55 %, mais la contestation sociale grandit.
Le contexte et l’impact sur la scène politique
Plusieurs citoyens comme Norhamizah Mohamed, 48 ans, revendiquent un changement réel. Elle explique : « Nous ne sommes pas contre Anwar, mais nous voulons qu’il tienne ses promesses électorales. » La manifestation témoigne d’un malaise persistant face à une situation économique difficile, exacerbée par une série de réformes perçues comme insuffisantes. Avec ces rassemblements réguliers, la société malaisienne semble vouloir peser sur le calendrier politique, exigeant des actions concrètes en matière de lutte contre la pauvreté et la mauvaise gestion.