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Selon un rapport de Cloudflare, les interruptions d’Internet ont connu une recrudescence mondiale au deuxième trimestre 2025. Des causes humaines, techniques et naturelles se sont entremêlées, affectant parfois bien au-delà des frontières nationales.
Des coupures orchestrées par les États
D’après le rapport de Cloudflare, spécialiste de la sécurité et de la performance web, le deuxième trimestre 2025 a été marqué par de nombreuses interruptions de service à l’échelle mondiale. L’étude s’appuie sur les données recueillies via le réseau mondial de l’entreprise, connectant 330 villes dans 125 pays.
Parmi les faits marquants, plusieurs coupures d’accès à Internet, ordonnées par des gouvernements, ont été recensées en Libye, en Iran, en Irak, en Syrie, et au Panama. Ces restrictions ont été principalement imposées pour limiter la triche lors d’examens nationaux ou en réponse à des mouvements de contestation politique. La durée de ces coupures variait de quelques heures à plusieurs jours, affectant non seulement les usagers locaux, mais aussi des services en ligne à l’international.
Câbles coupés et vandalisme
Les coupures de courant figurent parmi les principaux facteurs perturbant la connectivité mondiale. En avril, des pannes massives d’électricité au Portugal et en Espagne ont entraîné une chute brutale du trafic Internet. Le Maroc, de l’autre côté du détroit de Gibraltar, a également subi un impact indirect. À l’échelle mondiale, des micro-coupures ont été signalées dans plusieurs régions à l’infrastructure électrique précaire, notamment aux Maldives, à Saint-Kitts-et-Nevis et à Porto Rico.
Les câbles de fibre optique ont aussi été endommagés. En Haïti et au Malawi, des actes de vandalisme ont déconnecté pendant plusieurs heures les principaux fournisseurs d’accès à Internet, laissant les populations sans réseau. Dans certains cas extrêmes, les plages d’adresses IPv4 et IPv6 ont été complètement désactivées, paralysant les connexions.
Les erreurs techniques internes n’ont pas épargné les grands acteurs du secteur. Au Canada, Bell a vu son trafic baisser de 70 % pendant plusieurs heures à cause d’une mise à jour défectueuse. Aux États-Unis, le fournisseur Lumen a connu une interruption régionale due à une erreur dans le système DNS.
Des cyberattaques de plus en plus puissantes
Les cyberattaques ont également joué un rôle non négligeable. En Russie, le fournisseur ASVT a été ciblé par une attaque DDoS massive dépassant les 70 gigabits par seconde, rendant son réseau inopérant pendant plus de 10 heures. L’attaque a saturé son infrastructure, détournant le trafic vers les serveurs DNS de Cloudflare. Le retour à la normale a pris plusieurs jours.
Le rapport de Cloudflare met en lumière des pannes d’origine inconnue, survenues sans avertissement ni explication officielle. En Finlande, aux Philippines, en Thaïlande, en Syrie, et dans plusieurs autres pays, toutes les connexions filaires et sans fil ont été interrompues, sans communication des autorités ou des fournisseurs d’accès.
Une infrastructure mondiale fragile
« Les pannes Internet de ce trimestre ont eu des répercussions transfrontalières », a déclaré Cloudflare. « Internet est une infrastructure interconnectée, tout comme l’électricité. Une coopération mondiale est indispensable pour en renforcer la résilience. »
Ce constat souligne la fragilité d’un réseau mondial pourtant vital, ainsi que l’urgence de mettre en place des mécanismes de réponse concertés face à des perturbations de plus en plus fréquentes et variées dans leurs causes.