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Dans le nord-est de l’Éthiopie, le gel de l’aide américaine menace d’aggraver l’insécurité alimentaire, qui touche déjà des milliers de familles affectées par l’aridification des terres.
La situation alarmante de la malnutrition
Farah patiente en silence dans le couloir du service pédiatrique d’Abala. Assise sur un petit banc avec son bébé de 8 mois sur les genoux, la jeune femme de 32 ans affiche des traits apaisés. _« Il est presque guéri, aujourd’hui, car il mange correctement, _assure-t-elle en replaçant d’une main le foulard jaune qui tombe de son front. _Quand je suis venue ici pour la première fois il y a deux mois, il n’allait pas bien du tout. À cause de ses diarrhées, il était devenu très faible. J’ai eu peur. »_
Farah, mère célibataire de deux autres enfants, a toujours eu du mal à nourrir son bébé comme elle le souhaite. _« Je n’ai pas eu de lait, _souffle-t-elle. _Moi-même, je mange très peu : un peu de pain le matin et parfois un morceau le soir. Je n’ai pas les moyens de faire de vrais repas. Le peu d’argent que l’on gagne provient de mon fils aîné, qui vend dans la rue des bâtons pour se brosser les dents. »_
Des chiffres inquiétants
Chaque jour, des dizaines de mères se présentent à l’hôpital d’Abala avec leurs enfants souffrant de malnutrition. Entre janvier et février 2025, 1 768 nouveaux cas de malnutrition aiguë sévère ont été détectés, représentant une augmentation de 44,3 % par rapport à la même période en 2024, selon l’ONG Première urgence internationale, qui gère les traitements dans le service. Dans cette région aride, la prévalence de la malnutrition s’élève à 15 %, dépassant le seuil critique fixé par l’Organisation mondiale de la santé.
Dans son dernier bulletin publié en janvier 2025, le réseau américain d’alerte et de prévention des famines a classé le nord-ouest de la région, où se situe Abala, en _« situation d’urgence »_, soit le dernier palier avant la famine. En Éthiopie, plus de 10 millions de personnes souffrent de faim et de malnutrition, a alerté en avril le Programme alimentaire mondial.
Une réponse humanitaire sous tension
Le gel de l’aide américaine pourrait aggraver cette situation déjà désespérée. Les organisations humanitaires s’inquiètent des conséquences pour les familles qui dépendent de cette aide pour survivre. La coopération internationale est cruciale pour remédier à cette crise et soutenir les populations vulnérables dans les régions les plus touchées.
Une image de la réalité sur le terrain
