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Les relations entre les États-Unis et la Russie se sont rapidement et brusquement tendues, marquées par des échanges de propos virulents entre l’ancien président américain Donald Trump et l’ex-président russe Dmitri Medvedev, actuellement vice-président du Conseil de sécurité national russe.
Un virage dans le discours de Trump
Au début de sa nouvelle présidence, Donald Trump avait adopté un ton conciliant et amical envers la Russie et son président Vladimir Poutine. Cette attitude avait semé le doute parmi les pays occidentaux, convaincus que les États-Unis devaient s’opposer fermement à la Russie, notamment à cause du conflit en Ukraine, pays souhaitant intégrer l’orbite occidentale après avoir fait autrefois partie de l’Union soviétique.
Cependant, la situation a changé ces dernières semaines. Trump a exprimé une « grande déception » face aux frappes russes ciblant des infrastructures civiles en Ukraine et a déclaré ne plus avoir intérêt à dialoguer avec Vladimir Poutine.
Une menace de sanctions économiques et une escalade des tensions
Au milieu du mois de juillet, Trump a fixé une échéance de 50 jours à la Russie pour cesser ses opérations militaires en Ukraine, sous peine de sanctions économiques sévères, notamment des droits de douane de 100 % sur les importations en provenance de Russie, y compris le pétrole.
Deux semaines plus tard, il a réduit ce délai à 10 jours, soulignant qu’il n’avait reçu aucune réponse de Moscou à son avertissement, qualifiant ce silence de « déplorable ».
La réponse de Medvedev : avertissement et comparaison
La réaction russe ne s’est pas faite attendre, mais elle est venue de Dmitri Medvedev plutôt que de Vladimir Poutine. Ancien président russe (2008-2012) et actuel vice-président du Conseil de sécurité nationale, Medvedev a critiqué la menace américaine, la qualifiant de pas vers la guerre, non pas entre la Russie et l’Ukraine, mais contre les États-Unis eux-mêmes.
Sur la plateforme X (anciennement Twitter), il a déclaré : « La Russie n’est ni Israël ni même l’Iran », faisant allusion au récent conflit éclair entre ces deux pays, où les États-Unis avaient frappé l’Iran pour soutenir Israël.
Trump réplique sur un ton menaçant
Trump a rapidement répondu, avertissant Medvedev de « faire attention à ses paroles » et lui reprochant de s’aventurer dans une zone très dangereuse. Sur sa plateforme Truth Social, il a écrit : « Dites à Medvedev, l’ancien président raté de la Russie, qui croit toujours être en fonction, de surveiller ce qu’il dit. Il pénètre une zone très dangereuse ! »
Quelques heures plus tard, Medvedev a réagi avec sarcasme, affirmant que la colère de Trump confirmait que la Russie était sur la bonne voie. Il a rappelé à Trump que la Russie possède encore des capacités nucléaires héritées de l’ère soviétique, considérées comme un ultime recours.
Déploiement de sous-marins nucléaires en réponse
Ne voulant pas céder la dernière parole, Trump a annoncé, vendredi matin (heure locale américaine), l’ordre de déployer deux sous-marins nucléaires en zones proches de la Russie. Cette mesure vise à anticiper toute escalade après les propos jugés provocateurs de Medvedev.
La « main morte » : une menace nucléaire historique
Medvedev a fait référence à la « main morte », un système nucléaire stratégique soviétique conçu pour garantir une riposte automatique en cas de destruction du commandement central. Ce système avait été développé en réponse à l’Initiative de défense stratégique annoncée par Ronald Reagan en 1983, également appelée « guerre des étoiles ».
Cette initiative visait à créer un bouclier antimissile spatial capable d’intercepter les missiles soviétiques. En réaction, l’Union soviétique avait élaboré la « main morte », qui permettait le lancement de missiles nucléaires même en cas d’attaque dévastatrice des structures de commandement.
Un rappel des enjeux militaires et technologiques
La stratégie soviétique visait à neutraliser les menaces par une augmentation des capacités nucléaires stratégiques, la sécurisation des plateformes de lancement de missiles balistiques et le renforcement des systèmes de contrôle des forces stratégiques. Cependant, l’initiative américaine n’a jamais été pleinement mise en œuvre, freinée par des difficultés techniques et opérationnelles.
La question demeure : la tension entre les deux superpuissances va-t-elle se calmer ou allons-nous replonger dans une ère marquée par des concepts inquiétants comme la guerre des étoiles et la main morte, symboles d’une course aux armements nucléaires redoutable ?