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L’impact des droits de douane américains sur la Normandie est devenu une préoccupation majeure pour les entreprises de la région. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a récemment souligné qu’il recevrait mercredi à Bercy les responsables des filières les plus touchées. Parmi les régions françaises, la Normandie se distingue comme la plus affectée par ces mesures tarifaires.
Une dépendance forte envers le marché américain
Les États-Unis sont devenus l’acheteur numéro un des produits français à l’étranger, notamment pour des spécialités normandes telles que le fromage et le cidre. D’après Hugo van Houtte, directeur financier de Degrenne, « C’est un bel inox, c’est bien poli, c’est magnifique. Ça, les Américains, ils en raffolent ». Près de 20 % de la production de vaisselle de Degrenne est exportée vers l’autre côté de l’Atlantique.
Cependant, les droits de douane imposés par l’administration Trump compliquent la situation. « C’est une mauvaise nouvelle. On va la traiter, on ne va pas se laisser faire, on ne va pas se plaindre, on va agir », déclare van Houtte, soulignant la nécessité de trouver des solutions même si cela implique de réduire les marges bénéficiaires.
Les inquiétudes des salariés
La qualité des produits reste un atout pour continuer à séduire le marché américain, mais les employés de Degrenne s’inquiètent des répercussions possibles sur leur emploi. Sylvie Desfeux, salariée de l’entreprise, exprime son inquiétude : « Si on perd ces marchés-là, c’est quand même de gros clients. Donc ce sont des rentrées d’argent assez importantes pour nous ».
Avec un milliard d’euros de marchandises vendues chaque année aux États-Unis, la Normandie est fortement dépendante de ce marché, touchant des secteurs variés comme les produits laitiers, l’industrie pétrolière et la chimie.
Les petites entreprises également touchées
Les PME normandes, qui avaient misé sur l’expansion vers les États-Unis, sont également affectées. Mickael Huron, PDG de l’entreprise de mobilier de bureau Axeos, explique : « Toute cette série de produits va partir aux États-Unis pour soutenir des écrans dans les tours de Manhattan ». Avec un investissement récent de 500 000 euros, il doit désormais composer avec des droits de douane variant entre 15 et 50 %.
Huron espère que ses clients américains pourront accepter ces augmentations de coûts, mais il admet que si le futur avait été plus clair, il aurait envisagé de retarder ses projets. Les exportations vers les États-Unis représentent plus de 2 000 euros par an et par salarié en Normandie, témoignant de l’importance de ce marché pour l’économie locale.