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Le débat autour de l’utilisation des tests génétiques pour déterminer le sexe des athlètes transgenres s’intensifie à l’approche des Championnats du monde d’athlétisme, prévus en septembre à Tokyo. La Fédération internationale d’athlétisme (World Athletics) a annoncé l’introduction obligatoire d’un test génétique unique pour les concurrentes souhaitant concourir dans la catégorie féminine, suscitant des réactions contrastées au sein du milieu sportif et au-delà.
Un test biologique à vie pour déterminer le sexe
Ce nouveau règlement impose un prélèvement buccal ou sanguin, à effectuer une seule fois dans la vie, afin de détecter la présence du gène SRY, responsable du développement des caractéristiques masculines sur le chromosome Y. Si le test est négatif, l’athlète est autorisée à participer dans la catégorie féminine lors des compétitions mondiales. En cas de résultat positif, elle ne pourra concourir que dans des épreuves sans classement international ou dans d’autres catégories appropriées.
Les enjeux et résistances face à cette nouvelle mesure
Les réserves envers cette approche sont nombreuses, notamment de la part d’athlètes transgenres telles que Nikki Hiltz. La sportive américaine, non-binaire, a exprimé son désaccord en soulignant que ces tests sont une « pente glissante » vers des techniques encore plus invasives. Après avoir remporté sa qualification aux Mondiaux, Hiltz a déclaré : « Je vais le faire, mais je n’aime pas le précédent que cela crée. »
Elle invite à orienter les ressources vers des problématiques plus préoccupantes, comme la violence dans certains clubs ou la lutte contre le dopage systémique. Elle craint que ces tests ne fassent que renforcer la stigmatisation des athlètes trans et exacerber les débats sur les avantages biologiques des personnes ayant connu la puberté masculine. D’autres fédérations, au sein du monde sportif, envisagent déjà des mesures similaires ou plus invasives.
Les critères d’éligibilité et la place des athlètes transgenres
Le règlement de World Athletics impose également la réduction des taux de testostérone pour les athlètes féminines ayant des niveaux élevés, notamment celles qui ont connu la puberté masculine, qui sont actuellement interdites de participation dans la catégorie femme. La fédération souhaite ainsi maintenir une « intégrité » sportive tout en posant des questions éthiques sur la justice et l’égalité.
Les enjeux dépassent le simple cadre de la compétition. Beaucoup s’interrogent sur la définition même du sexe biologique dans un contexte évolutif, où l’identité de genre devient un sujet de société majeur. La polémique pourrait bien continuer à alimenter le débat dans les années à venir, au-delà de la piste, dans les sphères législatives et sociales.