Gaza est toujours plongée dans une grave crise alimentaire. La France a récemment largué plusieurs tonnes d’aide humanitaire au-dessus du territoire palestinien, et d’autres pays ont emboîté le pas. Toutefois, cette méthode est critiquée par des ONG qui la jugent dangereuse et insuffisante.
Des largages contestés
Le premier largage français a eu lieu le vendredi 1er août, avec la parachutage de 10 tonnes de vivres. Depuis dimanche, Israël autorise l’envoi d’aide humanitaire par les airs, ce qui a entraîné une série de largages jordaniens, espagnols et britanniques. Sur le terrain, les scènes de bousculades se multiplient alors que les foules se précipitent pour récupérer des sacs de farine ou de riz tombés du ciel. « Regardez comme la faim pousse les gens à se retourner les uns contre les autres, » déplore Amir Zaqot, un déplacé de Gaza.
Ces largages sont parfois inefficaces ou dangereux. Récemment, de l’aide humanitaire est tombée dans des zones militaires israéliennes ou sur des camps de réfugiés. À Nuseirat, Mohammed Alhabil raconte : « Une palette et son parachute allaient tomber sur ma tente. Ma fille était à l’intérieur. Ma femme a couru pour la sortir de la tente, juste à temps. »
De plus, il arrive que ces largages atterrissent dans la Méditerranée, poussant certains Gazaouis à se jeter à l’eau pour récupérer ce qui peut l’être. « J’ai failli me noyer, mais je l’ai fait pour mon garçon. Il m’a fait promettre de trouver quelque chose à manger et voilà ces paquets de biscuits, » exprime un Gazaoui.
Une aide alimentaire jugée insuffisante
Les ONG et les Nations Unies affirment qu’aucun nombre d’avions ne pourra résoudre la situation de famine criante qui touche 2 millions de Gazaouis. Antoine Renard, directeur du Programme alimentaire mondial en Palestine, souligne : « Un avion va pouvoir livrer sept parcelles. Un camion va pouvoir livrer 14 parcelles. Ces avions sont plus, je dirais, un cri d’alarme sur le fait que la population de Gaza a besoin d’assistance, mais ils ne sont pas une solution pour arriver avec un volume d’assistance. »
Jeudi, une centaine de camions sont entrés dans l’enclave palestinienne, alors qu’il en faudrait 500 par jour pour répondre aux besoins. Ces camions sont parfois pris d’assaut et pillés par des habitants désespérés, sans compter ceux qui sont détournés par des gangs. Malgré les pauses dans les opérations militaires, l’armée israélienne n’est jamais très loin. Selon l’ONU, depuis la fin mai, 1 373 Palestiniens ont été tués alors qu’ils cherchaient de la nourriture.