Plus de 600 journalistes et correspondants de guerre demandent un accès immédiat et sans restriction à la presse étrangère dans la bande de Gaza. Cette requête s’inscrit dans le cadre d’une pétition ouverte lancée par l’initiative « Liberté de la couverture », portée par André Liohen, photographe de guerre primé à l’échelle internationale.
Cette pétition a été rédigée par un groupe de journalistes renommés à travers le monde, parmi lesquels figurent :
- Christiane Amanpour, présentatrice américaine chez CNN
- Lindsey Hilsum, journaliste
- Anderson Cooper, écrivain et animateur
- Clarissa Ward, journaliste
- Alex Crawford, journaliste britannique à Sky News
- Cristhian Gorrur Moriarty, journaliste britannique
- Mehdi Hasan, écrivain au Guardian
- Don McCullin, photographe de guerre célèbre
La pétition, initialement signée par 100 journalistes et correspondants de guerre, souligne que la situation à Gaza constitue une urgence sans précédent. Plus de 60 000 personnes ont été tuées, principalement des civils. Malgré cette gravité, les journalistes étrangers sont toujours totalement interdits d’entrée à Gaza en raison des restrictions imposées par Israël.
Les signataires s’interrogent : « Pourquoi Israël refuse-t-elle que les journalistes étrangers couvrent ce qui se passe à Gaza ? ». Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme le pire black-out médiatique des conflits modernes, une situation inédite à l’échelle mondiale.
La pétition met en avant la bravoure exceptionnelle des journalistes palestiniens qui couvrent les événements sous le blocus. Elle insiste sur l’importance cruciale de permettre aux journalistes internationaux d’accéder à Gaza afin d’assurer une couverture complète et indépendante du conflit. Cette démarche vise aussi à soutenir ceux qui risquent tout pour informer depuis l’intérieur.
Les journalistes engagés dans cette initiative demandent par ailleurs le respect du statut protégé des journalistes selon le droit international, notamment conformément aux Conventions de Genève. Ils évoquent une crise plus large, celle de l’érosion de la liberté de la presse, pilier indispensable de la démocratie.
Ils soulignent que les principales victimes ne sont pas seulement les millions de civils à Gaza, victimes d’une guerre invisible au grand public, mais également les citoyens du monde entier privés de leur droit à une information libre et indépendante.
La pétition met en garde contre les conséquences du maintien de ce blackout médiatique, qui constituerait un dangereux précédent. Elle affirme que cela démontrerait que les gouvernements et entités militaires peuvent, au moyen de la censure, des entraves et de la force, empêcher l’accès à la vérité en temps de guerre.
« C’est exactement la méthode de l’autoritarisme : contrôler le récit, étouffer les voix indépendantes, couper le lien entre la réalité et la compréhension du public », concluent les signataires.