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Le président du Conseil souverain et commandant en chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah Al-Burhan, a affirmé mercredi que les forces armées ne mettraient fin aux combats qu’après l’élimination ou la reddition des Forces de soutien rapide (FSR). Ces forces sont actuellement actives dans les régions du Darfour et du Kordofan, où elles assiègent plusieurs villes.
Des opérations militaires intensives
Lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère de l’Intérieur à Khartoum, pour la première fois depuis le début de la guerre il y a plus de deux ans, Al-Burhan a déclaré que l’armée mène quotidiennement des opérations militaires, dont certaines restent invisibles pour les civils. Ces actions visent à expulser les milices des FSR de toutes les villes du Darfour et du Kordofan, notamment la libération de la ville de El Fasher au nord du Darfour et de Kadugli dans le sud du Kordofan.
Le chef militaire a insisté sur le fait que le combat se poursuivra jusqu’à ce que les rebelles déposent les armes et quittent les zones sous leur contrôle et siège.
Le nettoyage de Khartoum
Al-Burhan a souligné que les forces armées et leurs alliés ont libéré Khartoum par la force après des combats acharnés qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Il a suivi de près chaque détail des batailles pour reprendre la capitale, saluant le courage et les sacrifices des soldats.
Il a ajouté que les combats dans les quartiers et le long des routes ont été intenses, utilisant toutes les armes disponibles pour chasser les rebelles malgré la destruction importante causée par le conflit.
Normalisation et sécurité à Khartoum
Le président du Conseil souverain a indiqué que le gouvernement œuvre pour normaliser la vie à Khartoum, en garantissant la sécurité et les services essentiels afin que les citoyens puissent retrouver leurs foyers en toute confiance.
Il a renforcé sa décision précédente en interdisant désormais le port d’armes dans les véhicules et les motos des forces régulières, à moins de respecter des critères de sécurité stricts. Le ministère de l’Intérieur a été sommé d’appliquer rigoureusement cette directive, notamment en interdisant aux militaires de porter leurs armes de manière ostentatoire et en contrôlant la circulation des véhicules sans plaques d’immatriculation.
Al-Burhan a également assuré que le Conseil souverain ne s’immiscera pas dans les fonctions exécutives du Premier ministre et de son gouvernement civil, facilitant ainsi leur mission de service aux citoyens.
Une nouvelle tragédie à Al-Nahoud
Parallèlement, la salle d’urgence de Dar Hamr, dans la ville d’Al-Nahoud, dans l’ouest du Kordofan, a rapporté une nouvelle grave violation des droits humains. Les Forces de soutien rapide y auraient perpétré un massacre, en exécutant sommairement 27 détenus qui s’étaient opposés au paiement d’une rançon imposée pour leur libération.
Les exécutions ont eu lieu dans des vergers à Abu Khuraitish et autour de l’usine de glace d’Al-Nahoud. Les FSR détiennent également des dizaines de civils accusés d’avoir collaboré avec l’armée ou enlevés, souvent en conditions déplorables. Des familles auraient été contraintes de verser des rançons, et plusieurs détenus sont décédés en raison du manque de soins médicaux, de la famine, de la maladie ou des tortures.
Une crise humanitaire alarmante
La situation sanitaire à Al-Nahoud et dans les villages environnants est critique, avec une épidémie de choléra qui a provoqué la mort de dizaines de civils ces derniers jours. L’absence totale de médicaments, de soins de santé et d’eau potable aggrave la crise, après la destruction des infrastructures hydrauliques par les forces de soutien rapide.
Les violations commises par ces forces dans l’ouest du Kordofan incluent des assassinats et des pillages, entraînant un exode massif des populations vers les villes d’Al-Obeid et Al-Mazroub dans le nord du Kordofan, ainsi que vers les zones d’Um Awaisha et Siqqa Al-Jamal à l’ouest. Certains habitants ont été contraints de vivre à la belle étoile, fuyant les violences.