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Le secteur du prêt-à-porter français voit une nouvelle étape dans la crise qui secoue ses enseignes historiques. L’iconique Naf Naf, marque emblématique des années 1990 spécialisée dans le prêt-à-porter féminin, est partiellement reprise par le Groupe Beaumanoir après plusieurs redressements judiciaires. La décision, prononcée par la justice le 7 août, concerne la reprise de la marque ainsi que d’environ 300 salariés, soit près de la moitié des effectifs actuels, et 12 boutiques sur les 102 existantes.
Une reprise partielle dans un contexte difficile
Placée en redressement judiciaire en mai dernier en raison de graves difficultés de trésorerie, Naf Naf a connu une série de gestions critiques au cours des cinq dernières années. Après une tentative de rachat par une société turque, Migiboy Tekstil, qui avait permis de sauver 90 % des emplois en juin 2024, la marque a continué de voir ses performances se détériorer. La dernière intervention du tribunal de commerce de Bobigny a confirmé la volonté du Groupe Beaumanoir de reprendre la marque et ses boutiques les plus stratégiques, tout en intégrant une partie de ses salariés.
Les enjeux financiers et stratégiques
Le plan présenté par Beaumanoir prévoit la reprise de 55 salariés et le reclassement de 253 autres dans ses différentes enseignes, dont Cache Cache, Bonobo et Sarenza. La solidité financière du groupe a été saluée par la justice, notamment grâce à des fonds propres de 365 millions d’euros et une trésorerie de 187 millions. L’objectif est de préserver le maillage territorial tout en exploitant la marque sous ses propres couleurs. Cette opération intervient alors que Naf Naf avait été confrontée à une dégradation de son image, une baisse de la qualité perçue et une perte de clientèle, selon certains témoignages internes.
Des perspectives incertaines pour la marque
Malgré cette opération, la marque Naf Naf peine à retrouver son lustre d’antan. Plusieurs salariés pointent la baisse de qualité, la dégradation de l’image et une clientèle qui se détourne depuis plusieurs années. La lutte pour la survie est encore en cours, avec une fragilité persistante qui pourrait nécessiter de nouvelles restructurations ou opérations dans l’avenir. La question de la relance d’une marque autrefois dynamique continue de diviser les acteurs du secteur, entre espoirs de rebond et réalités économiques difficiles.