Le président chinois Xi Jinping a exprimé sa satisfaction quant aux efforts de Moscou pour maintenir un dialogue avec les États-Unis dans le but de faire avancer une résolution politique de la crise en Ukraine. Cette déclaration a été faite lors d’un appel téléphonique entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, le président russe, le vendredi dernier.
Au cours de cet échange, Xi Jinping a réaffirmé la position de la Chine, insistant sur la nécessité de négociations de paix et d’une solution diplomatique au conflit russo-ukrainien, selon les informations rapportées par la chaîne de télévision chinoise CCTV. De son côté, le Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine avait informé Xi Jinping des dernières discussions entre la Russie et les États-Unis, en soulignant le soutien chinois à une résolution « à long terme » de la guerre en Ukraine.
Il s’agissait du deuxième appel entre les deux dirigeants en moins de deux mois. Vladimir Poutine devrait par ailleurs se rendre en Chine en septembre pour participer aux commémorations du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, la coopération économique, commerciale et sécuritaire entre la Chine et la Russie s’est considérablement renforcée.
La Chine n’a jamais condamné l’offensive russe ni appelé Moscou à retirer ses troupes. Nombre des alliés de l’Ukraine estiment même que Pékin apporte un soutien à la Russie. Toutefois, la Chine se présente comme une partie neutre, appelant régulièrement à la fin des combats tout en accusant les pays occidentaux de prolonger le conflit par l’armement de l’Ukraine.
Le président américain Donald Trump a exprimé une frustration croissante face à l’absence de progrès vers la paix en Ukraine. Il a menacé d’imposer des tarifs douaniers élevés aux pays qui achètent du pétrole russe, y compris la Chine. Mercredi, Trump a évoqué la possibilité d’annoncer de nouveaux droits de douane similaires aux 25 % déjà appliqués à l’Inde en raison de ses importations de pétrole russe.
En réponse, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que la coopération commerciale et énergétique de Pékin avec Moscou était « juste et légitime ». « Nous continuerons à prendre des mesures raisonnables pour garantir la sécurité énergétique en fonction de nos intérêts nationaux », a affirmé Guo Jiakun dans une déclaration officielle.
Concernant les efforts diplomatiques, Vladimir Poutine et Donald Trump sont en préparation pour un sommet, sans date ni lieu encore fixés. Les médias évoquent la Chine comme une possible destination pour cette rencontre qui pourrait avoir lieu début septembre.
Le Kremlin a également indiqué que Vladimir Poutine avait échangé avec les dirigeants du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan au sujet des discussions tenues avec l’envoyé américain Steve Witkoff. Par ailleurs, Poutine a discuté de la situation en Ukraine lors d’un appel téléphonique avec Alexandre Loukachenko, président biélorusse.
Le président indien Narendra Modi a lui aussi eu un échange téléphonique avec Vladimir Poutine pour aborder la situation en Ukraine et les relations bilatérales. Modi a déclaré avoir eu une conversation « très bonne et détaillée » avec son homologue russe, le remerciant pour les informations récentes sur le conflit. Il a également exprimé son intérêt pour accueillir Poutine en Inde plus tard cette année.
Ces appels diplomatiques interviennent alors que les espoirs d’un arrêt temporaire du conflit en Ukraine, désormais dans sa quatrième année, se renforcent. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a affirmé vendredi, après un entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, qu’une pause dans la guerre pourrait être proche.
Tusk a décrit Zelenskyy comme « très prudent mais optimiste » et a indiqué que l’Ukraine souhaite que la Pologne et d’autres pays européens participent à l’élaboration d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix futur. « Certains signaux et notre intuition nous portent à croire qu’un gel du conflit, sans dire la fin, pourrait être plus proche qu’on ne le pense », a-t-il déclaré.
Malgré les efforts de Trump pour faire pression sur Poutine en vue d’un cessement des hostilités, peu de progrès ont été constatés. L’armée russe, plus importante, progresse lentement à l’intérieur de l’Ukraine tout en menant des bombardements intensifs sur plusieurs villes. Les positions de la Russie et de l’Ukraine restent très éloignées quant aux conditions de paix.
Il y a deux semaines, Trump avait avancé un ultimatum visant à imposer des sanctions supplémentaires à la Russie et des tarifs secondaires ciblant les pays achetant du pétrole russe, faute d’avancées de la part du Kremlin. Cette échéance est arrivée à terme vendredi sans qu’il ne soit clair quelles mesures seraient prises ensuite.