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La vague de canicules qui touche l’Europe relance le débat sur les risques sanitaires liés à la température. Si certaines voix affirment que le froid serait plus meurtrier que la chaleur, les données scientifiques montrent une image plus nuancée, qui dépend des populations et des conditions. Au vu des événements récents, les campagnes de prévention face à la chaleur restent nécessaires pour protéger les plus vulnérables. Cet article examine ce que disent les études et les implications pour la France et l’Europe face au réchauffement climatique.
Froid et chaleur: ce que disent les chiffres
En période de canicule, certaines publications suscitent des débats en affirmant que le froid serait la principale menace sanitaire. Des internautes estiment que les messages de prévention face à la chaleur exagèrent les risques. Pourtant, les analyses épidémiologiques montrent que l’impact de la température sur la mortalité est complexe et varie selon les régions et les périodes.
Les données historiques indiquent que le froid peut être associée à une mortalité plus élevée que celle liée à la chaleur, mais cela ne signifie pas que les vagues de chaleur actuelles soient sans danger. Les effets sanitaires de la chaleur se manifestent même à des niveaux de température qui ne semblent pas extrêmes pour les populations, en particulier chez les personnes âgées ou vulnérables.
Études majeures et enseignements
Une étude publiée dans The Lancet en 2015, intitulée Risque de mortalité attribuable à une température ambiante élevée ou basse: une étude observationnelle multipays, conclut que plus de décès sont attribuables au froid (7,29 %) qu’à la chaleur (0,42 %). En Europe, on observe environ dix morts liées au froid pour chaque mort liée à la chaleur. En France, une étude menée dans 18 villes entre 2000 et 2010 indique que 3,9 % de la mortalité totale urbaine est attribuable au froid et 1,2 % à la chaleur.
Ces résultats montrent que, historiquement, le froid a pesé davantage sur la mortalité totale, mais ils ne préjugent pas du futur. Les effets de la température sur la mortalité dépendent notamment des seuils individuels et des adaptations collectives mises en place.
Perspectives futures et évolutions possibles
Les analyses montrent que les conséquences de la chaleur peuvent apparaître même sans températures exceptionnellement élevées, en partie à cause d’une plage de température moyenne optimale autour de 23 à 28 °C selon les villes. Au-delà de ce seuil, chaque degré supplémentaire peut entraîner une augmentation rapide du risque de décès, selon Santé publique France.
Une étude publiée dans Nature suggère que, d’ici la fin du siècle, la décrue du mortalité liée au froid ne compensera pas l’augmentation des décès provoqués par la chaleur en Europe. Les chercheurs ont examiné trois scénarios dans 854 villes représentant 40 % de la population européenne, soulignant l’imminence d’un basculement des tendances si les émissions et les températures continuent d’augmenter.
Adaptation et prévention: des réponses publiques indispensables
Une prévention renforcée des canicules est justifiée, notamment pour les personnes âgées et les populations vulnérables. La canicule du mois de juin a déjà provoqué un certain nombre de décès en excès par rapport à la moyenne. Au-delà de la protection individuelle, les autorités sanitaires appellent à des actions de santé publique pour prévenir une augmentation future des décès liés à la chaleur.
Les recommandations publiques visent à améliorer la surveillance, les plans d’intervention et les mesures d’adaptation dans les villes et les territoires, afin de limiter l’impact sanitaire des vagues de chaleur et de mieux préparer les populations à ces épisodes climatiques. Des stratégies d’adaptation, notamment en matière d’urbanisme, de ventilation, de logements et d’accès à des refuges climatisés, sont également préconisées.
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