Home Loisirs et divertissementsCulture Critiques littéraires : Percival Everett et Michelle Fines en focus

Critiques littéraires : Percival Everett et Michelle Fines en focus

by Sara
France

Critiques littéraires : Percival Everett et Michelle Fines en focus — Juliette Einhorn et Philippe Ridet proposent un regard approfondi sur deux ouvrages marquants qui mêlent justice, mémoire et violence sociale. Dans ce rendez-vous culturel de la semaine, les essais et reportages analysés explorent les contours de l’engagement littéraire et de l’enquête policière.

Critiques littéraires de la semaine

Châtiment, Percival Everett

À Money, Mississippi, le temps semble suspendu alors que le lynchage des Noirs par les Blancs est présenté comme une « religion ». L’écriture mêle litotes et jeux de mots, notamment avec des raccourcis en anglais comme « Oklahoma City Police Department » qui partagent les initiales de « trouble obsessionnel compulsif », et un humour noir qui trace les contours d’un récit d’une brutalité trop souvent occultée. Le roman s’attache à une énigme élucidée par deux agents spéciaux noirs dont l’enquête est autant une exploration du racisme qu’un miroir sur les mécanismes de la justice. Les “fantômes” apparaissent dans un renversement vengeur, tuant des Rednecks pro-Trump pour faire entendre la mort de nombreux Noirs. Le corps d’un des morts, défiguré et tenant les testicules de Blancs morts à ses côtés, réapparaît sur plusieurs scènes de crime pour venger l’assassinat réel d’Emmett Till en 1955. Everett offre alors à ces Noirs, privés de leur vie et de leur nom, une âme et une voix, une archive policière puissante et une parabole de justice qui rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour se lever.

« Châtiment » de Percival Everett, traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Laure Tissut, Actes Sud Babel Noir, 368 pages, 9,40 euros.

Dans le cerveau du tueur, Michelle Fines

Michel Fourniret et Monique Olivier, autrefois au cœur d’une affaire française devenue symbole de l’horreur, émergent dans toute leur froideur et leur complexité à travers l’analyse minutieuse de Michelle Fines. L’auteure, journaliste expérimentée, présente un regard sans concession sur un couple dont les actes dépassent l’entendement et qui a laissé derrière lui des dizaines de victimes. Le récit s’appuie sur des témoignages et les dossiers d’instruction, et montre comment chacun des éléments — du profilage des responsables à la chronologie des crimes — a été utilisé pour obtenir la condamnation à perpétuité. Au-delà des criminels, Fines met en lumière des acteurs responsables et humains qui ont permis d’apporter justice et réconfort aux proches.

« Dans le cerveau du tueur » de Michelle Fines, Le Livre de Poche, 288 pages, 8,70 euros.

Critiques Littéraires | Percival Everett | Michelle Fines | Actualités Littéraires | Littérature | Critique | Actualités | France
source:https://www.latribune.fr/la-tribune-dimanche/culture-et-tendances/livres/percival-everett-michelle-fines-nos-critiques-litteraires-de-la-semaine-1030896.html

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés