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La taille de l’écran influence clairement l’empreinte carbone téléviseur taille : les appareils à grandes dalles consomment davantage et nécessitent une production plus lourde en émissions de CO2, selon des rapports récents et des estimations d’agences françaises.
Chiffres récents : consommation et croissance des diagonales (2021–2023)
L’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a souligné en avril 2025 une progression de la part des équipements numériques à grands écrans entre 2021 et 2023, pour tous les types de terminaux à l’exception des ordinateurs portables. « la part des équipements numériques de grandes tailles d’écran progresse entre 2021 et 2023 pour tous les types de terminaux à l’exception des ordinateurs portables », note l’autorité indépendante.
Cette augmentation des diagonales se traduit directement par une hausse de la consommation électrique en fonctionnement. Sur des affichages LCD, la consommation moyenne passe de 25 W pour une télévision de moins de 33 pouces à 145 W pour une télévision de plus de 70 pouces : un facteur 6. Pour les écrans d’ordinateur, les dalles de moins de 23 pouces consomment 13 W contre 40 W pour celles dépassant 28 pouces, soit un triplement de la consommation.
Impact en cycle de vie : fabrication, utilisation et équivalences
Au-delà de la consommation en service, la production des dalles contribue fortement à l’impact total. L’Ademe place la fabrication des écrans LCD en deuxième position des postes les plus émissifs, juste après les cartes et composants électroniques. La simple augmentation de la surface de la dalle augmente donc l’empreinte dès la phase de production.
Selon des estimations citées par l’Ademe, un téléviseur de 30 à 40 pouces affiche une empreinte d’un peu moins de 50 kg d’équivalent CO2, tandis qu’un modèle de plus de 49 pouces atteint quasiment 75 kg d’équivalent CO2. Pour donner un ordre de grandeur, cela correspond à environ 230 km en voiture thermique (par exemple Paris–Caen) pour le premier, contre 345 km (Paris–Rennes) pour le second.
Technologies d’affichage : LCD vs OLED et effets contradictoires
L’Ademe avertit toutefois d’incertitudes importantes sur les impacts des écrans LCD liées aux évolutions technologiques, à la localisation de la production en Asie et aux secrets industriels sur les consommations de fabrication. En termes de consommation en fonctionnement, l’OLED se montre souvent plus sobre qu’un écran LCD de même diagonale.
D’après des chiffres publiés par Engie, en consommation annuelle un téléviseur 55 pouces LCD pointerait à 164,2 kWh, alors qu’une dalle OLED de même taille serait indiquée à 13,4 kWh. Ces valeurs traduisent des différences sensibles en phase d’usage, mais la phase de production change parfois la donne.
« Produire un écran LCD de 45 pouces, cela représente 175 kg de CO2 et 200 m² d’eau. Fabriquer un écran OLED de 53 pouces, c’est 800 kg de CO2 et 3 540 m3 d’eau. On change complètement d’ordre de grandeur. »
Cette citation, issue d’une interview du fondateur du collectif GreenIT, illustre que même si l’OLED réduit la consommation électrique en service, sa fabrication — surtout pour des diagonales plus importantes — peut engendrer une empreinte environnementale supérieure sur le cycle de vie.
Conséquences pratiques et recommandations factuelles
Le constat est donc double : les téléviseurs plus grands consomment davantage en service et leur production entraîne plus d’émissions de gaz à effet de serre. « Sur une même catégorie de produit, le recours à des produits plus grands (pour les téléviseurs, smartphones, tablettes ou écrans) entraîne des impacts plus importants », martèle l’Ademe.
En conséquence, réduire l’empreinte passe principalement par une moindre fréquence de renouvellement des appareils. Remplacer un téléviseur uniquement parce que le nouveau modèle consomme moins que l’ancien n’est pas nécessairement bénéfique d’un point de vue climatique, puisque la production d’un nouvel appareil représente une part importante des émissions sur son cycle de vie.
Éléments de temporalité et sources citées
Les observations mentionnées s’appuient sur un rapport de l’Arcep publié en avril 2025 et sur des travaux antérieurs de l’Ademe, complétés par des chiffres publiés par Engie et une interview menée en 2022 avec le collectif GreenIT. Entre 2021 et 2023, la tendance au « gigantisme » des écrans a été identifiée comme un facteur majeur d’augmentation de l’impact carbone global des équipements numériques.