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L’affaire Gérard Depardieu continue de diviser l’opinion publique française, entre soutiens et critiques ; l’acteur reste au centre de condamnations judiciaires et de controverses médiatiques, tandis que des artistes prennent publiquement position contre l’omerta et le qualifient, pour certains, de « prédateur suprême ».
Gérard Depardieu débouté dans sa procédure contre quatre journaux
Le tribunal de Paris a récemment rejeté les demandes de Gérard Depardieu visant quatre médias, dans une affaire datant de début juin concernant la diffusion de rushes controversés. L’acteur réclamait au total 320 000 € au titre d’un préjudice moral allégué contre Le Parisien, Libération, Mediapart et Télérama.
Les juges ont jugé les demandes infondées et ont estimé qu’il « avait eu tort de poursuivre ». Plutôt qu’une action pour diffusion de fausses informations, le tribunal a considéré qu’une plainte en diffamation, aujourd’hui prescrite, aurait été juridiquement plus appropriée. Chacun des quatre médias obtient par conséquent 3 000 € pour procédure abusive.
Me Jérémie Assous, avocat de Gérard Depardieu, a représenté son client lors d’une audience à laquelle l’acteur était absent et a annoncé un appel. « Maintenant accusation vaut condamnation », a-t-il déploré à la sortie de l’audience.
Absence au procès et tournage aux Açores depuis mai
Lors de cette procédure, Gérard Depardieu était absent ; il se trouvait en tournage aux Açores depuis le mois de mai, où il a retrouvé Fanny Ardant pour un nouveau film. Cette île de quelque 140 000 habitants lui permet de poursuivre son travail d’acteur.
Ana Pinhao Moura, productrice portugaise du projet, a indiqué que Gérard Depardieu y interprète le rôle d’un magicien. L’absence de l’acteur au procès contraste avec les déclarations et les témoignages des plaignantes, qui ont toutefois convaincu la juridiction parisienne.
Jeanne Cherhal qualifie Depardieu de « prédateur suprême » dans une chanson
Dans le paysage artistique, la chanteuse Jeanne Cherhal a choisi de prendre position à travers sa musique. Dans son titre Le Cri des loups, elle incorpore un extrait des propos du président Emmanuel Macron pour illustrer le thème des « prédateurs » et dénoncer ce qu’elle perçoit comme une complaisance médiatique et politique.
Jeanne Cherhal explique avoir été profondément choquée par la phrase présidentielle : « Je suis un grand admirateur de Gérard Depardieu, il rend fier la France ». Selon elle, le contraste entre cet éloge et les accusations visant l’acteur a rendu nécessaire une mise en lumière artistique.
« le prédateur suprême »
L’artiste précise que l’idée de conclure son morceau en mentionnant « le prédateur suprême » s’est imposée, afin de briser les tabous. Pour Jeanne Cherhal, il est « essentiel de briser les tabous » et sa chanson s’inscrit dans une démarche visant à déconstruire les discours complaisants.
Elle revendique l’usage de sa notoriété pour pointer une injustice : « Un artiste qui porte un message ne s’appuie pas sur des chiffres ». Elle affirme également : « Quand quelque chose me fait vibrer, si je peux apporter une petite pierre_ ».
Enjeux médiatiques et judiciaires autour du dossier
Le dossier Depardieu regroupe à la fois des éléments judiciaires et des débats publics intenses. Condamnations, poursuites, et controverses autour de la diffusion d’images et de propos ont nourri la médiatisation du cas, qui continue de susciter réactions et prises de position dans le monde culturel.
Sur le plan judiciaire, les décisions récentes montrent une difficile articulation entre réparation du préjudice moral allégué et respect des délais de prescription. Sur le plan médiatique et artistique, plusieurs voix choisissent désormais d’aborder la question publiquement, par des textes, des chansons ou des interventions, contribuant à déplacer le débat hors des seules salles d’audience.