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Ligue 1 + : La LFP lance sa chaîne et vise 1 million d’abonnés

by Sara
France

À l’aube de la reprise du championnat, la LFP lance sa plateforme Ligue 1 + pour diffuser le championnat de France ; la nouvelle chaîne proposera huit rencontres en direct par journée et vise 1 million d’abonnés la première année.

Ligue 1 + : format de diffusion et genèse de la chaîne

Dévoilée en juillet, la plateforme Ligue 1 + retransmettra huit rencontres en direct à chaque journée de championnat, et la neuvième en différé. Comme l’année dernière, l’affiche du samedi à 17h restera chez la chaîne qatarie BeIN Sports et n’apparaîtra sur Ligue 1 + qu’en différé, à minuit le soir même.

L’initiative marque une autonomie inédite pour la Ligue de football professionnel (LFP), qui était habituée à vendre les droits télévisés au diffuseur privé le plus offrant. « C’est toujours mieux pour une entreprise de maîtriser son avenir, de maîtriser ses médias », se félicite Bernard Joinnin, président de l’Amiens SC et membre du conseil d’administration de la LFP. Contacté par Challenges, il fait part de son « grand enthousiasme » en vue des débuts de Ligue 1 + vendredi.

Cette autonomie est toutefois largement contrainte par la crise des droits télévisés. Après la rupture prématurée du contrat avec la plateforme britannique DAZN, la LFP n’a pas trouvé de repreneur cet été et s’est vue contrainte de lancer sa propre chaîne. « Il n’y avait rien d’autre à faire », constate Didier Quillot, président de la LFP de 2016 à 2020.

La crise remonte à 2018, lorsque Mediapro avait accepté de payer 850 millions d’euros par saison pour 80 % des droits de la L1 et L2 sur 2020‑2024. À l’automne 2020, Mediapro a refusé de régler ses échéances en invoquant les effets du Covid‑19, conduisant à une rupture de contrat et à des procédures judiciaires. Par la suite, la diffusion est passée par Canal+, puis majoritairement par Amazon Prime entre 2021 et 2024, avant la saison 2024‑2025 confiée à DAZN. En février, DAZN a versé seulement 50 % de l’échéance qu’il devait à la LFP, mettant le solde sous séquestre en pointant un piratage massif et un manque de coopération des clubs ; une médiation a permis à la Ligue de récupérer son argent avant la rupture du contrat. Entre‑temps, la valeur des droits du football français est tombée sous les 500 millions d’euros.

Prix, objectifs d’abonnés et stratégie de distribution

Pour compenser la baisse des recettes, la LFP mise sur des tarifs attractifs et un objectif ambitieux : atteindre un million d’abonnés la première année, puis entre 2,2 et 2,5 millions d’ici quatre ans. « Il va y avoir deux années difficiles au niveau des revenus, le temps que la chaîne s’installe et conquiert le public » anticipe Bernard Joinnin. Le président de l’Amiens SC ajoute que « ce seront d’abord les investisseurs de la Ligue qui lui permettront de vivre. »

Les offres commerciales annoncées sur la plateforme sont les suivantes :

  • abonnement classique : 14,99 € par mois avec engagement ;
  • sans engagement : 19,99 € par mois ;
  • tarif jeunes (moins de 26 ans) : 9,99 € par mois.

À titre de comparaison, DAZN s’était lancé l’été dernier avec une offre à 29,99 € par mois, avec engagement d’un an. « Je pense que Ligue 1 + marchera parce que le niveau de prix est bas », pronostique Didier Quillot. « Le pricing est le bon. S’il n’y a pas 1 million de personnes prêtes à payer ce prix en France, c’est qu’on a un problème majeur avec le football en France », renchérit‑il.

Outre l’abonnement direct, la LFP a opté pour une stratégie d’« hyperdistribution » afin de rendre la chaîne disponible sur les écrans télévisés via des partenariats avec des distributeurs. La campagne d’abonnements a été lancée via les télévisions connectées Samsung, DAZN, Free et Bouygues Telecom, puis Orange et SFR. « C’est un démarrage très important et nous sommes très satisfaits du succès de l’opération. (…) C’est très encourageant pour nous », a déclaré Nicolas de Tavernost, le nouveau directeur général de LFP Media.

Absence de Canal+ et ambitions éditoriales

Un acteur historique manque toutefois à l’appel : Canal+. Fin juin, son président Maxime Saada a estimé que « les conditions ne sont pas réunies » pour un partenariat, évoquant des désaccords sur le prix de l’abonnement et un contentieux passé. « Les relations sont un peu tendues depuis pas mal de temps avec Canal + », admet Bernard Joinnin.

La question est d’importance : Maxime Saada jugeait pouvoir « apporter très vite entre 800 000 et 1 million d’abonnés au lancement, rien qu’avec Canal+ ». Didier Quillot estime que l’absence de Canal+ n’est pas forcément rédhibitoire mais qu’« il serait évidemment mieux qu’il soit partenaire du projet ». Nicolas de Tavernost a pour sa part maintenu que « la porte sera toujours ouverte à Canal+ pour distribuer notre chaîne ».

Pour se différencier et renforcer l’attrait de Ligue 1 +, la LFP promet une « immersion » accrue auprès des clubs, avec des accès aux vestiaires, aux bancs et aux échauffements, ainsi qu’un accompagnement éditorial des matches. « Comme une chaîne de cinéma a des films, nous avons des matches, il faut les accompagner, raconter des histoires, débattre, les enrichir », explique Nicolas de Tavernost.

La grille de la nouvelle chaîne s’appuie sur des voix expérimentées et des consultants issus de l’élite : Xavier Domergue, Marina Lorenzo, Benoît Cheyrou, ainsi qu’anciens joueurs professionnels comme Adil Rami, Guillaume Hoarau et Souleymane Diawara. « Le marketing est bien fait », reconnaît Didier Quillot, « pour le contenu éditorial, on verra ce qu’il en est dès ce week‑end. » Le coup d’envoi d’une nouvelle ère sera donné avec le premier match retransmis par Ligue 1 +, Rennes‑Marseille.

source:https://www.challenges.fr/entreprise/medias/ligue-1-sil-ny-a-pas-1-million-dabonnes-on-a-un-probleme-la-lfp-lance-sa-chaine-pour-diffuser-le-championnat_621662

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