Le poisson chat, évoqué dans l’émission « Au fil de l’eau » avec Bruno Garcia de « ici La Rochelle », est présenté comme une espèce nuisible et une menace pour les milieux aquatiques ; ce portrait aborde son identification, sa capacité de reproduction, les règles pour les pêcheurs et quelques conseils pratiques de pêche et préparation.
Poisson chat en Charente‑Maritime : identification et risques liés aux nageoires
Sur le plan morphologique, le poisson chat se distingue notamment par ses barbillons et par des nageoires armées de rayons épineux. Ces caractéristiques servent à la fois à l’identifier et expliquent certains risques pour les pêcheurs et promeneurs qui le manipulent.
Bruno Garcia : Les moustaches probablement je ne vois pas d’autres similitudes avec nos matous. Il a en effet huit barbillons plantés tout autour de la bouche. Petite parenthèse ces barbillons sont un des moyens de le distinguer du silure qui lui n’en a que six. On a un autre critère de détermination mais beaucoup plus douloureux celui-ci, les nageoires.
Concernant la dangerosité des nageoires, Bruno Garcia précise que les nageoires pectorales et dorsales du poisson chat possèdent des rayons épineux très affûtés et déconseille de mettre les doigts près de ces structures : c’est, dit‑il, « une vraie pelote d’épingles ». Cette dangerosité mécanique est à prendre en compte lors de la manipulation.
Reproduction, statut nuisible et conseils pratiques de pêche
Bruno Garcia souligne la forte capacité de reproduction du poisson chat, son impact sur la concurrence alimentaire et sa prédation sur les zones de frai, ce qui justifie son statut de « poisson nuisible ». Le règlement impose des obligations aux pêcheurs afin de limiter la dispersion de l’espèce.
- Interdiction d’utiliser le poisson chat comme vif.
- Interdiction de le relâcher après capture.
- Interdiction de le transporter vivant.
Ces mesures visent à réduire les risques d’introduction dans d’autres milieux. Sur la difficulté d’éradiquer l’espèce, Bruno Garcia rappelle sa très grande résistance aux milieux dégradés et sa capacité à survivre aux assèchements dans la vase humide, précisant que, dans des plans d’eau clos, certains propriétaires ont recours à la chaux vive pour tenter une éradication.
De par sa grande résistance aux milieux dégradés et son incroyable résistance lui permet même de survivre aux assèchements dans la vase humide c’est effectivement le cas. Certains propriétaires de plans d’eau ont été obligés de répandre de la chaux vive sur leur site pour l’éradiquer c’est la seule solution connue aujourd’hui, en milieu clos pour s’en débarrasser. Comme l’écrevisse de Louisiane, vous avez raison Jean – Luc, plus vous en prélevez plus il va développer une capacité de reproduction importante, le remède est souvent pire que le mal.
Interrogé sur des propositions originales de gestion, Bruno Garcia répond avec humour qu’il pourrait contacter « des scientifiques un peu « fous » » mais saisit également l’occasion pour évoquer un autre sujet qui lui tient à cœur : l’abandon des chiens.
Je vais essayer de contacter des scientifiques un peu « fous » pour qu’ils travaillent sur votre proposition. Ce n’est peut‑être pas opportun et surtout hors sujet mais je vais en profiter, rebondir, si vous le permettez Jean – Luc, pour ouvrir une parenthèse sur le sujet des chiens et particulièrement sur les chiens abandonnés.
J’avoue ma grande sensibilité pour cette espèce animale et en dehors du fait que je n’arrive à comprendre comment on peut les abandonner j’arrive encore moins à admettre compte – tenu des innombrables structures qui existent pour les recevoir que l’on puisse les abandonner attachés sur le bord d’une route ou au milieu d’un bois. J’espère que très vite chaque chien pourra, de manière obligatoire, être identifié à travers un tatouage ou une puce peu importe en tout cas quelque chose qui permette de remonter jusqu’au propriétaire pour pouvoir le sanctionner et dissuader tous ceux qui auraient l’intention de le faire.
Malgré les inconvénients liés à sa présence, le poisson chat reste prisé pour certaines parties de pêche en raison de sa densité et de l’animation qu’il procure aux sorties. Bruno Garcia recommande la pêche en famille et donne des conseils pratiques pour l’attraper et le préparer.
Malgré tous ces inconvénients, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur. Compte tenu de sa densité c’est un poisson qui permet des parties de pêche très animées. Il n’est pas rare d’en capturer quelques centaines en une journée de pêche. Je vous recommande vivement d’aller le pêcher en famille, vous vivrez des parties de pêche très animées. Parallèlement ne négligez pas sa valeur gustative, c’est un poisson très agréable à manger. A la poêle, en persillade avec un peu d’ail, les gourmets n’hésitent pas à le comparer à l’anguille. Pour le préparer, vous coupez largement derrière la tête et vous conservez le côté queue. Vous m’en direz des nouvelles.
Conseils techniques de base transmis par Bruno Garcia : une canne simple de 4 à 5 mètres, un fil nylon de 10 à 12 centièmes, un hameçon n° 14 ou 16 et une amorce riche et collante contenant quelques asticots. Il recommande aussi d’avoir un bout de chiffon pour se protéger des nageoires piquantes lors du rangement du poisson.