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Intestin et cerveau : le rôle du « deuxième cerveau »

by charles
France

Le concept du « deuxième cerveau » n’est pas une métaphore: l’intestin abrite un réseau neuronal autonome, le système nerveux entérique, qui fonctionne en grande partie indépendamment du cerveau mais dialoguant en permanence avec lui. Ce réseau compte des centaines de millions de neurones et pilote des fonctions essentielles de la digestion, de la motricité et de la défense muqueuse. Le nerf vague sert de liaison bi-directionnelle entre intestin et cerveau, et le stress ou les émotions peuvent influencer directement le fonctionnement intestinal, parfois jusqu’à provoquer un malaise ou des troubles digestifs. Des observations récentes laissent même entrevoir que certaines pathologies neurologiques pourraient trouver leur origine dans l’intestin, ce qui pousse les chercheurs à explorer ce dialogue complexe entre gut et cerveau.

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Michael Gershon et la naissance du surnom

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C’est à Michael Gershon, professeur à l’Université de Columbia à New York, que l’intestin doit son surnom de « deuxième cerveau ». Selon les travaux et les synthèses sur le sujet, ce médecin et chercheur a popularisé l’idée qu’un système nerveux entérique autonome s’étend le long du tube digestif et compte des neurones comparables à ceux du cerveau.

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Le système nerveux entérique peut agir indépendamment du cerveau pour contrôler la motricité, la sécrétion d’enzymes et de mucus, et il est en grande partie connecté via le nerf vague. Cette organisation explique pourquoi l’intestin peut opérer en circuit parallèle, notamment dans des conditions de digestion et de défense immunitaire, tout en restant en liaison constante avec le système nerveux central.

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\nSchéma du lien cerveau-intestin et nerf vague\n
Illustration du lien entre cerveau et intestin et du nerf vague.
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Le nerf vague et le dialogue cerveau-intestin

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Le nerf vague est la principale voie de communication bidirectionnelle entre l’intestin et le cerveau. Et la connexion se fait dans les deux directions. Le stress ou les émotions intenses peuvent influencer le fonctionnement intestinal pouvant aller jusqu’à provoquer « un nœud dans le ventre » ou une diarrhée.

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Dans ce cadre, l’intestin agit comme un système autonome capable de répondre à des stimuli sans demander l’autorisation au cerveau, tout en restant informé de son état via les signaux envoyés par le système nerveux central. Le fait que le cerveau puisse moduler des réactions intestinales démontre que les deux organes partagent un dialogue complexe et dynamique.

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\nIntestin et cerveau: connexion neuronale et système nerveux entérique\n
Document illustrant le dialogue cerveau-intestin.
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Des implications cliniques et la piste Parkinson

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Des recherches récentes évoquent que des maladies comme la maladie de Parkinson pourraient débuter dans l’intestin avant d’atteindre le cerveau, ce qui ouvre de nouvelles pistes pour comprendre et traiter ces pathologies.

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Cette hypothèse ne nie pas l’importance du cerveau dans le diagnostic et le traitement, mais elle suggère que le dialogue entre gut et cerveau peut influencer l’évolution de certaines maladies et de symptômes comme les troubles digestifs. Ainsi, les travaux actuels décrivent un système nerveux entérique complexe, connecté au cerveau et propre à assurer des fonctions vitales, tout en restant sujet à des influences externes telles que le stress et l’alimentation.

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