Home ActualitésociétéBaisse historique des taux de natalité aux États-Unis : enjeux et solutions

Baisse historique des taux de natalité aux États-Unis : enjeux et solutions

by Sara
États-Unis

Les États-Unis enregistrent un taux de natalité historiquement bas, un phénomène lié à des changements profonds de la démographie, de la fécondité et des comportements familiaux, et qui suscite des débats sur les conséquences économiques et sociales à long terme.

Taux de natalité aux États-Unis : données récentes et tendances

En avril, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont annoncé que le taux global de fécondité aux États-Unis était de 1,6 enfant par femme, soit 1 626,5 naissances pour 1 000 femmes. Il s’agit d’une légère hausse de moins de 1 % par rapport à 2023 — une année qui avait marqué un plancher historique — et nettement en dessous du taux de remplacement naturel de 2,1 enfants par femme.

« The big data story from the CDC data is that women under the age of 30 are having less babies, » a expliqué Dr. Thoại Ngô, président du Heilbrunn Department of Population and Family Health de l’université Columbia. Les données des CDC montrent notamment que le taux de natalité des adolescentes âgées de 15 à 19 ans est passé de 13,1 à 12,7, poursuivant une tendance à la baisse amorcée dans les années 1990.

Dr. Karen Benjamin Guzzo, directrice du Carolina Population Center à l’Université de Caroline du Nord, attribue en grande partie la chute des grossesses adolescentes à l’« increased use of more effective contraception ». « The United States has always had much higher rates of teen and unplanned pregnancies than other countries, » a-t-elle ajouté. « This is a success story… that people are able to avoid having births early on, when they themselves would say, ‘This is not the right time for me.’ »

Au-delà des adolescentes, les femmes américaines âgées de 20 à 29 ans ont également moins d’enfants et nombre d’entre elles renoncent peut‑être à en avoir. Dr. Kenneth M. Johnson, démographe principal à la Carsey School of Public Policy (Université du New Hampshire), relève que le report des mariages et l’allongement de l’intervalle entre mariage et naissance repoussent « everything further out ». « What’s coming to appear is that a lot of these babies are just going to be forgone entirely. They’re not going to be born, » a-t-il déclaré.

Enjeux économiques, conséquences sur la population et initiatives politiques

Un des scénarios redoutés face à une faible natalité est l’apparition d’une grande part de population âgée et d’une population jeune plus réduite, avec des effets possibles sur la croissance économique, la main‑d’œuvre et le financement des services publics. Dr. Johnson évoque ce risque pour les universités sous le terme de « demographic cliff ». Il explique qu’il y aura déjà 100 000 étudiants de moins atteignant l’âge d’entrée à l’université l’an prochain, un écart qui pourrait atteindre 500 000 par an dans trois ans et près d’un million par an dans dix ans.

Les préoccupations portent aussi sur la viabilité des systèmes de retraite et des soins aux personnes âgées. « Young people are paying tax into the system so that it can keep the [Social] Security system up and running for the older generation, » a rappelé Dr. Thoại Ngô. « But it’s also the young people [who] are meant to take care of the older generation. »

Sur le plan des réponses publiques, l’administration Trump examine des mesures pour encourager les naissances, comme des incitations financières type « baby bonus » et l’extension du crédit d’impôt pour enfants. Dr. Ngô se montre sceptique quant à l’efficacité exclusive des aides en espèces : « I think the global evidence is very clear: we can’t buy fertility. » Il cite l’exemple du Japon et de la Corée du Sud : « Japan [has] invested so much in the last 40 years, and their fertility [rate] is still at 1.2…South Korea [has] invested $200 billion into boosting up fertility, and it hasn’t worked. Their total fertility rate is at 0.7. » (Montant indiqué : 200 milliards de dollars, soit environ 186 milliards d’euros.)

Dr. Karen Benjamin Guzzo insiste sur l’importance de la confiance dans l’avenir et sur l’accès aux services essentiels. Elle pointe le coût et la disponibilité de la garde d’enfants : « [If] you’re in major cities… you’re talking like $1,400 a month in child care and there’s a nine month waiting list. We don’t have sufficient child care infrastructure. That’s where we should be building. » (1 400 $ ≈ 1 302 € par mois.)

L’administration a également signé un décret visant à faciliter l’accès aux traitements de procréation médicalement assistée comme la FIV. Dr. Thoại Ngô estime que « Lowering the cost of IVF is great for a couple who wants to have babies. And I think we have to do it in a fair way… all couples who want [a] baby should have access to that. »

Les experts cités soulignent enfin que la croissance démographique dépend aussi de la mortalité, de l’immigration, des progrès technologiques et des évolutions sociales. « Not everybody is going to like it, but… immigration, technology, and education can all help keep the economy dynamic, » a déclaré Dr. Ngô. Il voit dans l’automatisation et les progrès technologiques une opportunité de reconversion et de formation vers des emplois de meilleure qualité.

Dr. Guzzo rappelle que l’immigration peut compenser partiellement les manques en main‑d’œuvre, notamment dans les secteurs de la santé : « Our health care industry actually uses quite a bit of immigrant labor… they’re often willing to work in places that are rural, where it’s harder to get [Americans] to live. »

Une combinaison de politiques — réallocation de ressources, congés parentaux payés, infrastructures de garde, soins abordables, et économie solide — est présentée par les chercheurs comme nécessaire pour permettre aux personnes souhaitant avoir des enfants de le faire sans subir un fardeau financier insurmontable. « Better health care, economic stability, and a more thriving set of [policies could] allow people to have a freedom of choice in terms of what kind of life they want for themself, » a conclu Dr. Thoại Ngô.

La vidéo associée à ces entretiens a été publiée initialement le 27 avril 2025. Elle a été produite par Will Croxton et montée par Sarah Shafer Prediger ; Jane Greeley était la broadcast associate.

Taux De Natalité | Démographie | États-unis | Population | Fertilité
source:https://www.cbsnews.com/news/trends-behind-historically-low-us-birth-rate-60-minutes/

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