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Plusieurs pétitions en ligne s’opposent au prêt de la tapisserie de Bayeux au British Museum, annoncé par Emmanuel Macron pour 2026-2027 en échange de pièces médiévales issues du trésor archéologique de Sutton Hoo. Longue de 70 mètres et datée du XIe siècle, cette tapisserie raconte la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Des voix estiment que le déplacement constitue un risque pour la conservation et dénoncent un geste perçu comme politique et diplomatique. Le débat met ainsi patrimoine, sécurité et calculs géopolitiques face à face.
Pétition et inquiétudes autour du prêt
La pétition publiée sur Change.org est présentée par Didier Rykner, directeur de La Tribune de l’Art, et affirme: « Nous demandons solennellement au président de la République de renoncer à ce projet. Ce prêt serait un véritable crime patrimonial », peut-on lire à la fin du texte. « Trop fragile pour être transportée sur une grande distance » est citée comme justification par des professionnels et responsables, et des avertissements sur les manipulations et vibrations lors du transport sont avancés. « C’est inadmissible de prendre le risque que cette oeuvre absolument unique soit détériorée », a ajouté Didier Rykner.
La tapisserie est décrite comme un « récit brodé » datant du XIe siècle et mesurant environ 70 mètres, qui raconte la conquête de l’Angleterre en 1066 par Guillaume, duc de Normandie. Des vidéos et déclarations publiques sont évoquées comme preuves des inquiétudes autour du déplacement et de sa conservation. Des échanges entre les signataires et des experts mettent en lumière les craintes entourant la manipulation d’une œuvre extrêmement fragile au regard des modalités de transport et d’exposition.
Contexte du prêt et réactions officielles
Emmanuel Macron a annoncé le 8 juillet le prêt de l’œuvre au British Museum de Londres de septembre 2026 à juin 2027, en échange de pièces médiévales issues du trésor archéologique de Sutton Hoo. Dans une vidéo mise en ligne sur YouTube par la préfecture du Calvados en février 2025, Cécile Binet, conseillère musées de la DRAC de Normandie, affirmait que la tapisserie est « trop fragile pour être déplacée sur une grande distance » et que « toute manipulation supplémentaire » était « un risque pour sa conservation ». Quelques semaines après ces déclarations, la décision a été présentée comme prise et Didier Rykner a estimé que « l’envoi à Londres » n’avait « aucun sens, c’est uniquement politique et diplomatique ». Une étude de faisabilité du transport de la tapisserie vers Londres a été réalisée par des restauratrices en mars 2022; le caractère confidentiel de ce document est dénoncé par les signataires, et M. Rykner affirme vouloir « les voir ». Sollicitées par l’AFP, ni la DRAC de Normandie, ni le ministère de la Culture, ni les restauratrices n’ont répondu mercredi après-midi.
Les sources convergent sur l’objectif du prêt et les questions de conservation, mais les représentants des institutions n’ont pas fourni tous les éléments sollicités. Des précisions sur les études évoquées restent attendues et les responsables entendent probablement poursuivre le dialogue autour d’un dossier qui mêle patrimoine, diplomatie et logistique.
Éléments contrastés et incertitudes
Si lEssentiel du récit se recoupe dans les confirmations publiques, certaines demandes de transparence persistent. Les signataires soulignent le besoin de voir les documents techniques et les évaluations qui conditionnent ce type de mouvement d’œuvre, tandis que les autorités insistent sur les enjeux de protection et de sécurité. Le débat demeure ouvert sur les bénéfices culturels possibles d’un exposition itinérante et sur les garde-fous qui pourraient être instaurés pour préserver le chef-d’œuvre.