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Grève Air Canada et boycott Hamelin : tensions et suites

by charles
Canada; France

Deux fronts sociaux traversent l’actualité ce mardi: la reprise des vols d’Air Canada après une grève et l’appel de la CGT à boycotter les fournitures du groupe Hamelin après la liquidation d’une filiale en Charente. Dans les deux cas, les acteurs syndicaux réclament des garanties et des mesures d’accompagnement pour les salariés. Les autorités et les entreprises privilégient le dialogue et, lorsque nécessaire, le recours à des mécanismes juridiques pour sortir de la crise. Des répercussions économiques et sociales se font déjà sentir, tant dans les aéroports que dans les territoires touchés par la rentrée scolaire.

À Ottawa et en Charente : grève Air Canada et boycott Hamelin

À Ottawa, Air Canada a confirmé dans un communiqué «reprendre progressivement aujourd’hui (mardi) ses opérations après avoir conclu un accord de médiation» avec le SCFP, sous la supervision d’un médiateur, William Kaplan. Les premiers vols sont prévus mardi soir et le retour à la normale pourrait prendre sept à dix jours, selon la compagnie. Air Canada précise que certains vols pourraient être annulés dans les sept à dix prochains jours jusqu’à ce que l’organisation se stabilise.

Le mouvement a été suivi d’un échange tendu avec le gouvernement canadien, qui a invoqué la section 107 du Code du travail pour suspendre la grève et imposer un arbitrage contraignant. Le Premier ministre Mark Carney a déclaré être «décevant» que huit mois de négociations n’aient pas abouti et a rappelé le rôle des agents de bord pour la sécurité et la sécurité des voyageurs. Selon l’entreprise et les analystes, le retour à une activité normale prendra du temps et des centaines de milliers de passagers ont été impactés.

«Faire redémarrer une compagnie majeure comme Air Canada est une tâche complexe», a déclaré son PDG, Michael Rousseau, cité dans le communiqué.

Des analyses juridiques se poursuivent sur l’utilisation de la section 107 et sur les implications pour les relations de travail dans le secteur aérien.

Premier vol Air Canada reprenant après accord AFP
Air Canada reprend progressivement ses vols après l’accord de médiation.

Procédures à Caen et Ottawa

En France, la filiale Lecas Industries du groupe Hamelin a été liquidée fin juin après la fermeture du site de Lecas à Nersac (Charente), entraînant 69 licenciements dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). La CGT appelle au boycott des fournitures vendues par Hamelin, dénonçant une utilisation litigieuse des mécanismes de soutien et estimant que «l’allocation de rentrée scolaire ne doit pas servir à un patron voyou».

Pour les salariés, la situation est critique: «Depuis juin, ils sont sans revenus», déplore Philippe Desbordes, délégué CGT. Il décrit l’absence d’indemnités, le manque de salaires et l’impossibilité d’accéder au chômage ou à des formations, ce qui, selon lui, «laisse les salariés sans ressources» et les pousse à contester un PSE négocié sur quatre mois.

Contacté par l’AFP, Éric Joan, président du directoire, a déclaré que le groupe «déplore sincèrement» la situation mais qu’il ne peut être tenu pour responsable. L’Inspection du Travail a interdit le licenciement de neuf salariés protégés, ce qui, selon le dirigeant, a créé une charge «incapable à assumer» et menacé la viabilité du plan. Me Ralph Blindauer, avocat des salariés, évoque «une cessation de paiements artificielle» et a saisi la justice pénale pour «escroquerie»; le parquet de Caen a fait appel de la décision du tribunal de commerce, et le dépôt des plaintes prévaut.

Par ailleurs, 55 des 69 salariés licenciés ont saisi les prud’hommes pour réclamer les salaires et indemnités impayés depuis juin, prolongeant un bras de fer qui mêle droit du travail, droit pénal et questions de financement du PSE.

Fournitures scolaires Hamelin après liquidation AFP
Les salariés attendent les suites juridiques après la liquidation.

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