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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Giorgia Meloni, se rendent lundi 18 août à Washington pour rencontrer le président américain Donald Trump et défendre la position de Kiev dans la guerre en Ukraine.
À la Maison Blanche, rencontre sur la guerre en Ukraine
La réunion à la Maison Blanche intervient après le sommet Trump-Poutine, qui n’a pas permis d’obtenir un cessez‑le‑feu, et précède des discussions jugées cruciales sur d’éventuelles concessions territoriales et des garanties de sécurité destinées à mettre fin au conflit. Précédée de nouvelles frappes russes meurtrières sur plusieurs villes ukrainiennes, cette rencontre dans ce format est une première depuis le début de l’invasion russe, en février 2022.
Une frappe de drone russe lundi à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a fait au moins cinq morts et plus d’une dizaine de blessés, ont indiqué les autorités locales. Dans la nuit de dimanche à lundi, la Russie bombardait également les régions de Soumy et Kharkiv (nord‑est), faisant au moins trois morts dont un enfant en bas âge, selon les autorités régionales.
La réunion doit permettre d’aborder notamment de possibles concessions territoriales et la fourniture de garanties de sécurité pour mettre fin au conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Volodymyr Zelensky s’entretiendra d’abord en tête‑à‑tête avec Donald Trump à partir de 13H00 (17H00 GMT). Les différents dirigeants européens se joindront ensuite à eux.
Présence d’une large délégation européenne et pressions de Trump
Outre Volodymyr Zelensky, sont attendus à Washington le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb, le chef de l’Otan Mark Rutte, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Donald Trump a mis la pression sur le dirigeant ukrainien via des messages publiés sur son réseau Truth Social :
« Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s’il le veut, ou il peut continuer à combattre »
Le président américain a par ailleurs affirmé qu’il n’était « jamais eu autant de dirigeants européens en même temps » à la Maison Blanche.
À son arrivée à Washington, Volodymyr Zelensky a assuré que l’Ukraine partageait « le profond désir de mettre fin à cette guerre rapidement et de façon fiable » mais précisé que « la paix (devait) être durable », à la différence des garanties offertes à Kiev après la chute de l’URSS ou des accords conclus avec Moscou après l’annexion de la Crimée. « La Russie doit mettre fin à cette guerre qu’elle a elle‑même déclenchée. Et j’espère que notre force conjointe avec l’Amérique, avec nos amis européens, contraindra la Russie à une vraie paix », a‑t‑il ajouté, assurant le président américain de sa « gratitude pour son invitation ».
Sa dernière visite à la Maison Blanche remontait au 28 février, où il avait été publiquement réprimandé par Donald Trump et son vice‑président JD Vance, qui lui avaient reproché son manque de reconnaissance pour le soutien américain.
Concessions territoriales et garanties de sécurité
Donald Trump, qui a reçu Vladimir Poutine en Alaska vendredi, réclame des concessions territoriales de la part de Kiev. Outre la Crimée évoquée explicitement par le président américain, un responsable a affirmé à l’AFP qu’il soutenait une proposition de Moscou selon laquelle Kiev céderait en totalité les régions de Donetsk et Lougansk (est), et que le front serait gelé dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud). La Russie avait proclamé en septembre 2022 l’annexion de ces quatre régions, même si ses forces ne les contrôlent pas entièrement.
L’émissaire américain Steve Witkoff a assuré que Moscou avait fait « certaines concessions » territoriales concernant « cinq régions » ukrainiennes, citant uniquement « une importante discussion sur Donetsk », région qui constitue la priorité militaire du Kremlin.
La question des garanties de sécurité offertes à Kiev en échange d’un compromis devrait occuper une place centrale lors des discussions. En rentrant d’Alaska, Donald Trump a évoqué la piste d’une clause de sécurité collective inspirée de l’article 5 de l’Otan, en dehors toutefois du cadre de l’Alliance atlantique. Selon Emmanuel Macron, les Européens vont demander à Donald Trump « jusqu’à quel point » il se joindra aux garanties de sécurité.
Donald Trump a laissé entrevoir un sommet tripartite avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, si « tout marche bien » lorsqu’il recevra le président ukrainien. En cas d’échec des pourparlers, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a prévenu que Washington pourrait prendre de « nouvelles sanctions » contre Moscou.
Le Kremlin, qui dispose d’un avantage sur le front, est accusé de longue date par Kiev et ses alliés de temporiser en maintenant des demandes maximalistes. « Un cessez‑le‑feu est nécessaire parce que la Russie va continuer à tout faire pour terroriser notre population », a réagi le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak.
(Avec AFP)