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La roche reste instable et des \ »opérations de sécurisation\ » sont en cours jeudi près de Passy en Haute-Savoie, où un éboulement a fait deux morts et deux blessés la veille, a indiqué la préfecture à l’AFP. Un éboulement similaire a été observé sur la même portion de route la veille, selon les autorités, et les conditions météorologiques compliquent les expertises. La route concernée, la RN 205, traverse le secteur entre l’autoroute A40 et le Tunnel du Mont-Blanc, et la circulation est partiellement restreinte.
À Passy, deux morts et deux blessés après l’éboulement
Selon les éléments fournis par les autorités, l’éboulement s’est produit sur la portion descendante de la RN 205. Un rocher de grande taille est tombé sur le véhicule d’une famille de vacanciers, faisant deux morts à l’arrière et blessant le conducteur et l’accompagnante. Le conducteur, âgé de 54 ans, a été hospitalisé à Annecy; sa femme a été transportée à l’hôpital et leur passager arrière, un homme de 23 ans qui était pompier volontaire, est décédé. L’accident a été confirmé par la préfecture et ATMB a indiqué que la zone est fermée jusqu’à nouvel ordre.

État des lieux, sécurité et réactions
La préfète de la Haute-Savoie a pris l’interdiction de circulation sur cette route le temps que les expertises soient réalisées et que l’évaluation du risque soit complète, a précisé David-Anthony Delavoët. Les conditions d’expertise sont parfois rendues difficiles par la météo, qui a entraîné des précipitations et des pluies récentes.
Les services de l’État soulignent que des sondages et des analyses sont en cours car le terrain reste très instable. « Des sondages ont lieu car le terrain reste très instable », expliquent-ils. Le ministre délégué à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Berger, en déplacement dans la région, s’est rendue sur place pour présenter, au nom du gouvernement, ses condoléances et rendre hommage aux services de secours et a déclaré : \ »Pas de risque zéro\ » sur ces routes de montagne. Ainsi, et même si la sécurité demeure la priorité, les autorités conviennent qu’il est illusoire d’imaginer un risque zéro sur ces axes.
Face à l’évolution des conditions météorologiques, le rayon d’action des secours et les autorités évoquent un travail d’expertise approfondi, alors que l’exploitant Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB) confirme que la zone restera fermée \ »jusqu’à nouvel ordre\ » et que l’accès à Chamonix demeure possible mais soumis à des ralentissements.

Contexte et enjeux climatiques
Les autorités évoquent que l’éboulement survient dans un secteur fracturé et en roches peu saines. Après dix jours de canicule, les précipitations significatives peuvent modifier les pressions dans les fissures, rendant l’analyse délicate et renforçant la nécessité d’évaluations de sécurité et de contrôles réguliers des parois rocheuses.
Selon Ludovic Ravanel, géomorphologue et directeur de recherches au CNRS, la sécheresse peut déséquilibrer les roches et, paradoxalement, les fractures sèches tiennent moins que lorsqu’elles contiennent de l’eau, ce qui peut, au retour des précipitations, accélérer des chutes de blocs. « Il est illusoire d’imaginer qu’on puisse avoir un risque zéro sur ces routes, on a des centaines, voire des milliers, de kilomètres de routes de montagne en France. Tout ne peut pas être protégé, y compris des axes qui pourtant sont très fréquentés, comme cette route nationale », a-t-il ajouté lors d’un entretien avec l’AFP.