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Agression raciste à Royère-de-Vassivière : faits et enjeux en Creuse

by Sara
France

Dans la nuit du 15 au 16 août, une agression raciste Royère-de-Vassivière a été signalée : sept personnes ont porté plainte et des habitants dénoncent une « chasse au nègre », tandis que les personnes mises en cause ont déposé plainte pour diffamation.

Agression raciste Royère-de-Vassivière : déroulé des faits du 15 août

Les événements se sont déroulés à la toute fin des festivités du 15 août à Royère-de-Vassivière, un village d’un peu plus de 500 habitants au sud de la Creuse. La journée de fête s’était déroulée sans incident ; les faits rapportés sont survenus après la clôture des animations et la fermeture des buvettes.

Selon des habitants, une altercation a débuté aux abords de la buvette, sur fond d’alcool, entre une dizaine de jeunes. L’un d’entre eux était noir. D’après l’avocate des victimes, des insultes à caractère raciste ont été proférées, le jeune homme noir a été frappé et ses amis qui tentaient d’intervenir ont également été pris à partie.

Maître Coline Bouillon, avocate des victimes présumées, décrit ensuite une poursuite dans les rues du village qu’elle qualifie de « traque », aux cris : « Il est où le nègre ? On va le tuer ». Les jeunes auraient fini par se réfugier chez une tierce personne. Quatre d’entre eux ont reçu des certificats médicaux attestant d’incapacités temporaires de travail (ITT) de six à quinze jours.

Deux personnes sont visées par des accusations de violences et d’actes racistes : un élu du conseil municipal et le président de l’ACCA (société de chasse communale). Selon ces derniers, il y a eu une altercation liée à l’alcool mais ils nient tout propos ou intention raciste, une version soutenue par certains habitants.

Les gendarmes parlent d’ « un différend entre deux groupes de personnes (…) Des noms d’oiseaux ont été échangés, dont des propos discriminatoires. Personne n’était physiquement en danger lorsque les gendarmes sont arrivés sur place ».

Plainte, réactions et mobilisation à Royère-de-Vassivière

Les suites judiciaires et les réactions locales ont accentué les divisions dans la commune. Deux personnes présumées victimes ont été invitées le lendemain par les gendarmes à se rendre à la caserne pour être entendues : l’une a refusé, l’autre n’a pas donné suite.

Le mercredi 20 août, les deux membres du comité des fêtes mis en cause ont déposé plainte pour propos diffamatoires. Le lundi 25 août, Maître Coline Bouillon a tenu une conférence de presse pour préciser que sept personnes avaient finalement porté plainte pour des faits de violences en réunion, avec ou sans caractère raciste. Elle a ajouté que d’autres victimes étaient « trop traumatisées » pour se déclarer et n’avaient pas souhaité déposer plainte dans l’immédiat.

Le comité d’animation de Royère-de-Vassivière a réagi le mardi 19 août par communiqué : il affirme que les comportements dénoncés se sont produits « alors que tout était terminé, les animations clôturées et les buvettes fermées » et réfute que ces agissements soient « l’œuvre de bénévoles et organisateurs pendant la fête, mais bien ceux de personnes agissant à titre privé, en dehors de l’évènement ». Le comité condamne « tout acte de violence » et affirme son « soutien aux personnes blessées lors de ces actes inacceptables ».

Un tract distribué sur le marché le 19 août a contribué à médiatiser l’affaire ; les auteurs y expliquent vouloir « parler pour que la peur change de camp » et rappellent que « le racisme n’est pas une opinion ». Dix jours après les faits, le lundi 25 août, une manifestation a rassemblé environ 300 personnes dans le village, où trois grandes banderoles proclamaient : « Dans nos villages, pas de racisme, pas de violence ».

Éléments procéduraux et état de l’enquête

Le parquet a indiqué qu’une enquête pour violences lors d’une fête de village mi-août dans la Creuse a été ouverte après cinq plaintes initiales d’une bande d’amis, qui ont dénoncé agressions et injures à caractère raciste. Le dossier a ensuite vu le nombre de plaignants passer à sept.

Parallèlement aux plaintes contre les auteurs présumés des faits, des procédures pour diffamation ont été engagées par des personnes mises en cause. Les investigations menées par les gendarmes doivent permettre d’établir la chronologie exacte des faits, d’identifier les responsabilités et de déterminer la qualification pénale définitive des actes.

Sur le plan local, les autorités et les acteurs associatifs ont souligné la nécessité d’une réponse judiciaire et d’une prise en compte des traumatismes des victimes, sans toutefois formuler de position sur l’issue de l’enquête en cours.

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