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La Russie a annoncé mercredi avoir pris le contrôle de deux nouvelles localités dans l’est de l’Ukraine, revendiquant un gain territorial important alors que la rencontre prévue entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, suscite une intense activité diplomatique. Ce développement intervient au moment où les dirigeants européens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky tentent de convaincre Washington de défendre les intérêts de Kiev avant le sommet de vendredi.
Prise de deux localités et bilan militaire
Le ministère russe de la Défense a indiqué que des unités du groupe « Centre » avaient pris le contrôle des localités de Soforovo et Nikanorovka, dans la région de Donetsk, à l’est de l’Ukraine.
Le communiqué fait état, pour ce secteur des combats, de 385 militaires ukrainiens tués ainsi que de la destruction d’un véhicule de combat d’infanterie, de six véhicules blindés et d’un petit camion.
L’armée ukrainienne n’a pas fourni immédiatement de bilan confirmé pour ces localités.
Une image publiée par le ministère russe de la Défense montre ce qui est présenté comme un soldat russe brandissant un drapeau après la prise d’une zone dans le Donetsk.
Progrès territoriaux analysés par l’AFP et l’ISW
Selon une analyse de l’Agence France-Presse, basée sur des données de l’Institute for the Study of War (ISW), les forces russes ont enregistré mardi leur plus important gain territorial en 24 heures depuis plus d’un an.
Le rapport indique une avance ou une prise de contrôle de plus de 110 kilomètres carrés le 12 août par rapport au jour précédent, un rythme de progression qui, ces dernières semaines, nécessitait environ six jours.
Les analystes qualifient la prise de ces deux localités stratégiques d’« percée significative » dans l’est ukrainien.
Attaques aériennes et victimes dans le Sud
Les forces russes ont également lancé une nouvelle vague de frappes, selon l’armée de l’air ukrainienne.
- Au moins 49 drones et deux missiles balistiques ont été lancés la nuit dernière et tôt mercredi matin.
- Des attaques d’artillerie et de drones ont fait au moins trois morts dans la région de Kherson durant la matinée.
Actions ukrainiennes en territoire russe
Du côté ukrainien, l’état-major a déclaré avoir mené une attaque par drones contre la station de pompage de pétrole d’Onetcha, dans la région russe de Briansk, durant la nuit.
Selon le message publié sur Telegram par l’état-major général ukrainien, des dégâts ont été constatés et un incendie important s’est déclaré dans le bâtiment de la station de renforcement de la pompe. Moscou n’a pas commenté immédiatement ces allégations.
Minimisation russe des consultations européennes
Parallèlement aux évolutions militaires, la Russie a minimisé l’importance des consultations que cherchent à tenir les pays européens et l’Ukraine avec le président américain avant la rencontre Trump–Poutine en Alaska.
Aleksey Fadeev, porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères, a qualifié ces consultations d’« inutiles sur les plans politique et pratique » et accusé l’Union européenne d’entraver les efforts diplomatiques.
Il a ajouté que le discours européen sur le soutien à une solution pacifique n’était, selon Moscou, qu’une tentative de perturber l’aboutissement d’un règlement.
Appels ukrainiens et inquiétudes sur l’absence de Zelensky
Le sommet d’Anchorage se tiendra sans la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce qui suscite des craintes à Kiev quant à la possibilité d’être contraint à des concessions territoriales.
Zelensky a réitéré son appel à un cessez-le-feu complet, proposition rejetée par la Russie, et a demandé une pression accrue sur Moscou via des sanctions économiques pour aboutir à un « paix juste ».
Le président ukrainien a déclaré qu’aucun territoire du Donbass ne serait abandonné et qu’il n’y aurait aucun débat sur l’unité territoriale de l’Ukraine, espérant que le cessez-le-feu soit au cœur des discussions à Anchorage.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a affiché son soutien à Volodymyr Zelensky lors de leur rencontre à Berlin.
Course diplomatique et contacts de Poutine
La diplomatie s’active depuis l’annonce du sommet à Anchorage, où les Européens redoutent que des décisions aient des conséquences négatives pour l’Ukraine après plus de trois ans et demi de conflit.
Vladimir Poutine a multiplié les contacts avec plusieurs chefs d’État et de gouvernement, notamment :
- Xi Jinping (Chine)
- Narendra Modi (Inde)
- Luiz Inácio Lula da Silva (Brésil)
- Kim Jong Un (Corée du Nord)
Donald Trump a déclaré qu’il rencontrerait d’abord Vladimir Poutine puis appellerait Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens. Il a ajouté qu’un face‑à‑face entre Poutine et Zelensky serait possible si la première réunion se déroulait bien.
Plus tard, Trump a averti qu’il y aurait des « conséquences très graves » si Poutine refusait de mettre fin à la guerre après le sommet de vendredi.
Contexte et enjeux
Le conflit Russie–Ukraine reste au centre des pressions diplomatiques internationales. Les développements militaires récents, conjugués à la dynamique des pourparlers entre grandes puissances, rendent l’issue du sommet d’Anchorage particulièrement suivie.
Les voisins européens insistent sur le droit de l’Ukraine à déterminer son avenir et sur le refus de voir ses frontières modifiées par la force, rappelant l’enjeu majeur pour la sécurité régionale.