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Les autorités sud-coréennes ont placé en détention l’ancienne Première dame Kim Kun-hee après qu’un tribunal a émis, mardi, un mandat d’arrêt la ciblant pour des accusations de corruption. L’affaire, qui implique des chefs d’accusation allant de la manipulation d’actions à la corruption et au trafic d’influence, marque une escalade majeure dans l’enquête sur l’entourage de l’ancien président.
Les accusations portées contre Kim Kun-hee
Kim fait face à plusieurs chefs d’accusation passibles de peines de prison importantes. Parmi les principaux motifs évoqués :
- manipulation d’actions et opérations financières suspectes ;
- acceptation et/ou octroi de pots-de-vin ;
- abus de pouvoir et exploitation d’influence sans base légale ;
- ingérence présumée dans le choix d’un candidat politique lors d’élections internes.
Ces accusations la lient à des hommes d’affaires, à des personnalités religieuses et à un intermédiaire politique, selon les enquêteurs.
Motifs de l’émission du mandat d’arrêt
Le bureau du procureur spécial a expliqué, après l’audience de mardi, que le mandat d’arrêt était justifié par le risque que Kim n’efface des preuves ou n’entrave l’enquête en cours. Les autorités ont estimé qu’il existait un danger réel d’altération des éléments de preuve si elle restait en liberté.
Le procureur spécial chargé de l’enquête, Min Jeong-ki, avait interrogé Kim pendant sept heures la semaine précédente avant de recommander sa mise en examen et la demande d’arrestation.
Déclarations de Kim Kun-hee
Lors d’une brève apparition devant les médias pendant son audition, Kim a exprimé ses regrets quant à l’inquiétude causée au public, sans toutefois admettre les faits. Elle a déclaré qu’elle contesterait les accusations et s’est décrite comme « une personne sans importance », tout en niant fermement toute implication dans des activités illégales.
Contexte politique et liens avec l’ancien président
Kim devient la première ancienne Première dame en Corée du Sud à être arrêtée, rejoignant ainsi son mari, l’ancien président Yoon Suk Yeol, qui est déjà détenu dans le cadre de plusieurs affaires. Yoon a été destitué en avril après une tentative avortée d’imposer la loi martiale en décembre et est actuellement jugé pour insurrection.
Les enquêtes font partie d’une série d’enquêtes lancées par le gouvernement libéral de Séoul visant la présidence de Yoon et son entourage. L’ancien président est poursuivi pour rébellion, une accusation passible, en théorie, d’une peine maximale très lourde.
Soupçons d’ingérence dans le parti conservateur
Les enquêteurs suspectent que Kim et Yoon auraient exercé une influence indue sur le Parti du Pouvoir du Peuple afin de favoriser un candidat lors d’élections législatives partielles en 2022. Cette action aurait été menée, selon l’accusation, à la demande d’un intermédiaire politique, identifié par les enquêteurs comme Myeong Tae-gun.
Par ailleurs, Myeong est accusé d’avoir manipulé des sondages et fourni des données biaisées qui auraient aidé Yoon à remporter la primaire du parti avant son élection à la présidence.
Arrestation d’un proche collaborateur
Dans une opération liée à l’enquête, les autorités ont arrêté un assistant de Kim, Kim Yi-seong, dès son arrivée de Viêt Nam à l’aéroport international d’Incheon. Les enquêteurs ont indiqué que le suspect a été immédiatement conduit au bureau du procureur spécial à Séoul pour interrogatoire.
Kim Yi-seong avait quitté la Corée du Sud pour le Viêt Nam en avril, peu après la destitution de Yoon, ce que les enquêteurs considèrent comme une tentative possible de fuite. Son arrestation intervient un mois après l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre par le procureur spécial.
- Déclaration de l’accusé : « Je n’ai participé à aucune activité illégale ou inappropriée. »
- Engagement : « Je coopérerai pleinement avec le procureur spécial et me soumettrai honnêtement à l’enquête. »
Illustration
Photo : L’ancien président Yoon Suk Yeol pendant son procès pour insurrection, avant sa détention dans plusieurs affaires (REUTERS).