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Le envoyé américain au Liban, Tom Brark, a déclaré que la balle est désormais dans le camp d’Israël après que Beyrouth a annoncé son engagement en faveur du désarmement du Hezbollah. Selon lui, le retrait des armes du parti demeure dans l’intérêt du Liban, de sa communauté chiite et d’Israël, et l’Iran est « partenaire » de ce processus.
Rencontres officielles et objectifs de la mission
Brark est arrivé dimanche au Liban pour tenir une série de réunions avec des responsables libanais, dont le président Jozef Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le président du Parlement Nabih Berri.
Lors de ses entretiens, il a exposé la proposition américaine visant à :
- consolider le cessez-le-feu entre le Liban et Israël,
- centraliser les armes entre les mains de l’État libanais,
- poursuivre des réformes économiques.
Appel à une réponse israélienne
Après sa rencontre avec le président Aoun, Brark a déclaré qu’il existe « toujours une approche pas à pas », et que, selon lui, le gouvernement libanais a fait sa part en franchissant la première étape.
Il a insisté : « Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est qu’Israël prenne une mesure parallèle ». Il a ajouté qu’il ressentait de l’espoir et qu’« dans quelques semaines nous verrons des progrès en matière d’une vie meilleure pour le peuple libanais et ses voisins ».
Le désarmement du Hezbollah : revendications et conditions
Brark a exhorté le Hezbollah à examiner ses options et a estimé que le parti « ne peut rien obtenir sans donner en contrepartie ». Il a répété que le désarmement du Hezbollah servirait les intérêts du Liban, de sa communauté chiite et d’Israël, et que l’Iran est « partenaire » dans ce dossier.
De son côté, le Hezbollah pose plusieurs conditions avant d’envisager toute discussion sur son arsenal :
- le retrait israélien de cinq collines prises lors du conflit de l’année précédente,
- l’arrêt des frappes menées malgré le cessez-le-feu,
- la restitution de détenus du parti capturés pendant la guerre,
- le lancement d’une reconstruction des zones détruites par le conflit.
Réactions internes et risques de tensions
La décision du gouvernement libanais de démunir le Hezbollah de son arsenal est intervenue sous la pression américaine, dans un contexte d’inquiétude quant à une possible campagne militaire israélienne après des mois d’affrontements où le parti a subi des coups sévères.
Cette décision a provoqué un affrontement avec le Hezbollah, qui a refusé de remettre ses armes et s’est dit prêt, si nécessaire, à mener ce qu’il a qualifié de « bataille karbalaïenne ». Le numéro deux du parti, Naim Qassem, a accusé le gouvernement d’« exécuter l’ordre américano-israélien » concernant ses armes, même si cela devait conduire à une guerre civile et à des troubles internes.
Le Premier ministre Nawaf Salam a critiqué la position du Hezbollah, la qualifiant de menace implicite de guerre civile, affirmation qu’il a qualifiée d’inacceptable.
Enjeux et contexte historique
Le désarmement du Hezbollah reste un dossier sensible au Liban : le parti est en effet le seul groupe à avoir conservé une puissance militaire structurée après la fin de la guerre civile (1975-1990).
La discussion autour du désarmement s’inscrit donc dans un contexte régional complexe, mêlant exigences de souveraineté, pressions internationales et impératifs de sécurité pour les populations locales.