Home ActualitéRéunion Trump-Zelenskyy : enjeux et programme des pourparlers de paix

Réunion Trump-Zelenskyy : enjeux et programme des pourparlers de paix

by Sara
États-Unis, Ukraine, Russie, Union européenne

Le président des États-Unis recevra le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy à la Maison Blanche lundi pour une série de pourparlers à haute tension visant à explorer une possible sortie de conflit.

À la suite d’une réunion vendredi en Alaska avec Vladimir Poutine, Donald Trump a laissé entendre dimanche qu’un accord de paix pourrait être vite conclu si Zelenskyy acceptait de céder la région du Donbas à la Russie.

Plusieurs dirigeants européens accompagneront Zelenskyy à Washington pour soutenir la position ukrainienne, défendre son droit à être partie prenante d’un éventuel accord et demander des garanties de sécurité apportées par les États-Unis.

Quand et où auront lieu les rencontres ?

Les échanges se dérouleront à la Maison Blanche, à Washington. Les délégations sont attendues autour de midi, pour plusieurs heures de rencontres et de discussions bilatérales et multilatérales.

  • 12h00 (16:00 GMT) : arrivée des dirigeants européens à la Maison Blanche.
  • 13h00 (17:00 GMT) : arrivée de Volodymyr Zelenskyy.
  • 13h15 (17:15 GMT) : entretien Trump–Zelenskyy dans le Bureau ovale.
  • 14h15 (18:15 GMT) : Trump reçoit les dirigeants européens dans la State Dining Room.
  • 14h30 (18:30 GMT) : photo de famille dans le Cross Hall.
  • 15h00 (19:00 GMT) : réunion multilatérale dans l’East Room.

Qui participera à la réunion ?

Outre Donald Trump et Volodymyr Zelenskyy, la présence de plusieurs chefs d’État et dirigeants européens a été confirmée afin d’appuyer Kyiv dans les négociations.

  • Alexander Stubb, président de la Finlande
  • Emmanuel Macron, président de la France
  • Friedrich Merz, chancelier allemand
  • Giorgia Meloni, Première ministre d’Italie
  • Keir Starmer, Premier ministre du Royaume-Uni
  • Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
  • Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN

Quels sujets seront abordés ?

Le point central de l’agenda porte sur les revendications territoriales de la Russie en Ukraine, et en particulier la question du Donbas.

Zelenskyy a jusqu’à présent refusé toute idée de céder des territoires ukrainiens pour obtenir la paix. Toutefois, la perspective d’accepter un contrôle de fait russe sur certaines régions pourrait être envisagée si elle s’accompagne de garanties de sécurité solides offertes par les États-Unis et l’Europe.

Les garanties de sécurité — leur nature, leurs principes et leur mise en œuvre — devraient figurer en bonne place dans les discussions. L’idée évoquée est d’établir des protections proches de l’article 5 de l’OTAN, selon des propos relayés dimanche par l’envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff.

Ursula von der Leyen a salué la proposition de garanties de type OTAN venant des États-Unis, indiquant que « la coalition des volontés, y compris l’Union européenne, est prête à faire sa part ».

Trump devrait aussi faire un compte rendu des détails de ses entretiens avec Vladimir Poutine, tenus vendredi en Alaska.

Volodymyr Zelenskyy avec Ursula von der Leyen

Quelle est la position ukrainienne ?

L’Ukraine aspire depuis longtemps à une adhésion à l’OTAN, position à laquelle la Russie s’oppose fermement. Les garanties européennes et américaines sont considérées comme une alternative possible à court et moyen terme.

Zelenskyy a exprimé ses réserves à l’idée de céder des terres, rappelant sur le réseau X que l’annexion de la Crimée en 2014 et la perte de pans du Donbas avaient servi de prélude à de nouvelles attaques de la Russie.

Dans son message, il a affirmé que l’Ukraine n’avait pas renoncé à des villes comme Kyiv, Odesa ou Kharkiv après 2022, et que céder des territoires aujourd’hui ne devait pas reproduire les erreurs du passé.

Quelles inquiétudes côté européen ?

Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, Bruxelles redoute que l’abandon de territoires ukrainiens n’encourage de nouvelles ambitions territoriales de la Russie au-delà de l’Ukraine.

Les dirigeants européens entendent réaffirmer leur soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et s’opposer à tout échange de territoires qui serait perçu comme une récompense pour l’agresseur.

Pour sa part, Keir Starmer a salué les « efforts pour mettre fin à la guerre illégale de la Russie en Ukraine » tout en soulignant que la voie vers la paix ne peut être tracée sans l’accord de l’Ukraine. Il a également appelé à intensifier la pression sur la Russie par de nouvelles sanctions.

Quelle est la position des États-Unis ?

Depuis sa rencontre avec Poutine en Alaska, Donald Trump a accru la pression sur l’Ukraine pour qu’elle accepte un accord mettant fin à la guerre, affirmant que Zelenskyy pourrait mettre fin au conflit « presque immédiatement ».

Trump a aussi averti que le retour de la Crimée sous contrôle ukrainien et une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN seraient exclus d’un éventuel arrangement négocié.

Sur sa plateforme Truth Social, il a écrit que certaines choses ne changent pas, citant notamment la Crimée et la question de l’OTAN.

Ces déclarations ont suscité des inquiétudes parmi des diplomates européens, soucieux d’éviter que Zelenskyy ne soit publiquement humilié comme lors de sa précédente visite à la Maison Blanche en février, où il avait été critiqué par Trump et le vice-président américain JD Vance.

Rencontre entre Poutine et Trump en Alaska

Qu’attend-on de la Russie ?

Les objectifs précis de la Russie restent incertains. Le sommet d’Alaska s’est achevé sans accord de paix et sans mise en place de rencontres de suivi à l’échelon technique.

Vladimir Poutine a rejeté les appels de Zelenskyy à un cessez-le-feu préalable à des négociations de paix durables.

Selon des sources proches du dossier citées par l’agence Reuters, la Russie aurait proposé de renoncer à de petites poches de territoire ukrainien en échange de l’obtention de larges portions du territoire de l’Est ukrainien.

Les discussions à la Maison Blanche visent à clarifier ces positions et à déterminer si un compromis combinant concessions territoriales partielles et garanties de sécurité internationales est réalisable.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/8/18/trump-zelensky-meeting-whats-the-schedule-whats-at-stake-today

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