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Le bureau du procureur du district de Manhattan a annoncé plusieurs inculpations visant Ingrid Lewis‑Martin, une ancienne conseillère influente du maire de New York Eric Adams, son fils Glenn Martin II et sept autres prévenus.
Les procureurs évoquent une « série étendue de conspirations de corruption » qui jette une nouvelle ombre sur l’administration municipale à l’approche d’une élection municipale serrée.
Les accusations et les déclarations du procureur
Selon l’acte d’accusation rendu public jeudi, Lewis‑Martin, surnommée la « lionne de City Hall », aurait priorisé son enrichissement personnel au détriment des intérêts des New‑Yorkais.
- Lewis‑Martin, son fils Glenn Martin II et sept co‑accusés sont poursuivis pour complots de corruption et pots‑de‑vin.
- Le procureur Alvin Bragg affirme que Lewis‑Martin a « engagé des conspirations classiques de corruption » affectant profondément le fonctionnement de la ville (voir la déclaration : https://manhattanda.org/d-a-bragg-ingrid-lewis-martin-newly-indicted-for-accepting-more-than-75000-in-bribes-in-wide-ranging-conspiracies/).
- Les autorités allèguent qu’elle aurait reçu plus de 75 000 dollars en dessous de la table, ainsi qu’une apparition télévisée en contrepartie de faveurs.
« Lewis‑Martin passait systématiquement outre l’expertise des fonctionnaires pour remplir ses propres poches », a déclaré Alvin Bragg, soulignant l’impact sur l’ensemble des habitants de la ville.
Dans les scandales : les faits allégués
Lewis‑Martin a démissionné en décembre alors qu’une enquête pour corruption était déjà en cours. Elle et son fils avaient déjà été visés par une première inculpation plus tôt.
- La première accusation prétendait qu’ils avaient reçu plus de 100 000 dollars en chèques et en espèces de promoteurs immobiliers, en échange d’un accès accéléré aux permis de construire.
- Les procureurs affirment que les décisions favorables ont été prises « sans tenir compte des considérations de sécurité ni de l’expertise du Département des Bâtiments ».
- Les nouvelles inculpations reprochent notamment :
- d’avoir organisé un traitement privilégié d’une rénovation résidentielle en échange de près de 10 000 dollars de traiteur gratuit ;
- d’avoir fait obstacle à l’installation de pistes cyclables pour satisfaire Broadway Stages, une société de production qui aurait ensuite offert une apparition télévisée, de l’argent et des prestations de restauration ;
- d’avoir orienté des contrats liés à des centres d’hébergement pour demandeurs d’asile vers des propriétaires favorisés par une associée.
Lewis‑Martin et son fils nient ces accusations. Leurs avocats qualifient les poursuites de motivations politiques.

Effet d’entraînement sur l’administration Adams
Les récents actes d’accusation s’ajoutent à une série de scandales qui ont fragilisé la popularité du maire Eric Adams depuis son entrée en fonction en 2022.
Ces affaires fournissent du matériel politique aux adversaires d’Adams alors qu’il vise un second mandat lors de l’élection municipale prévue en novembre 2025.
- Adams, ancien policier, a déjà été visé par une inculpation fédérale en septembre 2024 pour des infractions liées au financement de campagne et à la corruption.
- Les procureurs fédéraux ont allégué qu’il avait « abusé de sa position » en sollicitant des contributions illégales et des faveurs, notamment en demandant des gestes en lien avec l’ouverture d’un bureau consulaire turc sans inspection incendie.
- Le département de la justice a détaillé des avantages reçus en contrepartie, tels que des déplacements gratuits ou à tarif réduit, des séjours hôteliers de luxe et des prestations lors d’un voyage en Turquie (voir communiqué : https://www.justice.gov/usao-sdny/pr/new-york-city-mayor-eric-adams-charged-bribery-and-campaign-finance-offenses).
Adams nie toute faute et affirme que les poursuites visent à faire dérailler sa campagne pour la réélection.
Renversement et controverses autour des poursuites fédérales
Les poursuites fédérales contre Adams ont été abandonnées peu après par le ministère de la Justice sous l’administration Trump, provoquant la démission de plusieurs procureurs de carrière.
L’un des procureurs démissionnaires, Hagan Scotten, a dénoncé la décision et prévu que d’autres reprendraient l’affaire. Un juge fédéral a finalement rejeté l’affaire en avril, tout en exprimant des doutes sur les motifs politiques qui auraient influencé l’abandon (référence décision du juge Dale Ho).
Le juge a écrit qu’« on sentait partout l’odeur d’un marché : le retrait de l’inculpation en échange de concessions sur la politique migratoire », soulevant des questions sur l’indépendance des décisions du ministère.
Contexte politique et réactions
La relation entre Adams et l’ancien président Donald Trump a évolué : Adams s’est rapproché de certaines positions conservatrices et a rencontré des proches de Trump, tandis que Trump, bien qu’ayant parfois exprimé son soutien à Adams, reste un acteur vocal dans la course municipale.
La campagne d’Adams a également été secouée par des allégations récentes impliquant d’autres proches collaborateurs, comme la suspension d’une conseillère après des révélations médiatiques sur la remise d’enveloppes d’argent.

- La course est perçue comme un test important pour le Parti démocrate à l’échelle nationale.
- Zohran Mamdani, favori du camp démocrate, se retrouve ciblé par l’opposition, y compris par Trump qui a appelé à s’opposer au candidat démocrate.
Alors que la campagne 2025 s’intensifie, ces nouvelles inculpations compliquent encore le paysage politique new‑yorkais et renforcent les enjeux autour de la transparence, de la gouvernance municipale et des liens entre pouvoir et intérêts privés.