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Dans le contexte de la crise politique France, l’eurodéputée Nathalie Loiseau a dénoncé « un an » d’« immobilisme » et d’« inaction » et a jugé que la dissolution de l’Assemblée nationale, bien que « non souhaitable », pourrait « devenir inévitable ». Ses propos interviennent après le vote de confiance sollicité par François Bayrou à l’Assemblée nationale, qui pourrait conduire au départ du gouvernement si une majorité s’y oppose.
Crise politique France : analyse et dénonciation de l’immobilisme par Nathalie Loiseau
« Ça fait un an qu’on est très largement dans l’immobilisme et dans l’inaction », a réagi jeudi 28 août sur franceinfo l’eurodéputée Nathalie Loiseau (groupe Renew Europe), après le vote de confiance sollicité par François Bayrou à l’Assemblée nationale. Si une majorité des députés se prononce contre, le Premier ministre devra remettre la démission de son gouvernement ; ce retournement politique pourrait déboucher sur une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.
Pour Nathalie Loiseau, cependant, une dissolution ne garantit pas nécessairement un réel changement de cap. Elle estime en effet que les partis politiques « n’ont pas prouvé depuis l’année dernière qu’ils avaient compris une réalité arithmétique, c’est qu’aucun camp n’a la majorité tout seul ». L’eurodéputée compare la situation française à celle du Parlement européen : « C’est une situation qu’on connaît bien au Parlement européen. On est habitué à faire des majorités de projet ou des coalitions. »
Interrogée sur l’action législative, Nathalie Loiseau juge que, malgré quelques propositions de loi adoptées, « franchement très peu de choses » ont été réalisées « à la hauteur des défis qui sont ceux de notre pays ». Elle appelle les formations politiques à se mobiliser sur l’intérêt général plutôt que sur des logiques d’appareil : « Soit les partis politiques se réveillent, mais s’ils se réveillent, je ne vois pas pourquoi ils feraient tomber François Bayrou. Soit ils sont toujours dans les logiques d’appareil et là, il faut qu’ils entendent que le pays n’a pas les moyens de rester immobile quand le reste du monde bouge à la vitesse à laquelle ils bougent. »
Sur la perspective d’une élection présidentielle anticipée
La question d’une présidentielle anticipée a également été abordée. Proche d’Édouard Philippe (candidat en 2027), Nathalie Loiseau estime que l’organisation d’une élection présidentielle anticipée « n’a pas de sens et ça ne répond pas aux enjeux d’aujourd’hui ». Selon elle, l’urgence est que « les partis politiques se réveillent et comprennent que notre pays a besoin qu’ils pensent à l’avenir des Français et pas à leur avenir. »
Le mécanisme évoqué — un vote de confiance entraînant la démission du gouvernement si la majorité est refusée — est inscrit dans la pratique parlementaire : si le Premier ministre présente sa démission, le président de la République peut soit nommer un nouveau chef de gouvernement, soit dissoudre l’Assemblée nationale. Nathalie Loiseau met toutefois en garde contre une dissolution qui, selon elle, pourrait ne pas résoudre le « problème arithmétique » des majorités fragmentées.
Conséquences politiques immédiates et message aux partis
Le message de l’eurodéputée se veut avant tout un appel aux acteurs politiques : sortir des tactiques internes et construire des majorités « de projet » pour répondre aux défis nationaux. Elle souligne la nécessité d’un sursaut collectif plutôt que de manœuvres partisanes, rappelant que l’immobilisme est inadapté alors que « le reste du monde bouge ».
« La dissolution n’est pas souhaitable, mais elle risque de devenir inévitable. »
À court terme, la situation dépendra du résultat du vote de confiance et des calculs politiques des formations représentées à l’Assemblée nationale. Les observations de Nathalie Loiseau insistent sur l’idée qu’une simple recomposition institutionnelle ne suffira pas si elle n’est pas accompagnée d’une capacité des partis à nouer des majorités de projet.