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Le 5 mai 1923, Paris découvre son premier feu rouge : le « premier feu rouge Paris 1923 » est installé à l’emplacement de l’Opéra et marque le début d’une révolution dans la gestion du trafic urbain.
Inauguration le 5 mai 1923 au boulevard de l’Opéra : naissance du premier feu rouge Paris 1923
Le 5 mai 1923, une foule se rassemble boulevard de l’Opéra autour d’un mât de fer surmonté d’une lanterne rouge et verte : c’est le tout premier feu de circulation de la capitale. Installé place de l’Opéra, ce dispositif, inspiré du modèle américain, « doit réguler un trafic devenu chaotique » entre fiacres, tramways, bicyclettes, automobiles et piétons.
Avant cette installation, la vie urbaine parisienne connaissait peu de règles uniformes : « Cédez le passage, priorité à droite, stop, sens interdit… vous connaissez ça par cœur ? Eh bien imaginez des villes où tout ça n’existait pas. » L’arrivée du feu tricolore visait à organiser des flux qui, jusqu’alors, se croisaient souvent sans règle commune.
Réactions immédiates à Paris : colère, caricatures et résistance à l’attente
L’étrangeté du mât déclenche un tollé. Les cochers manifestent leur mécontentement, les chauffeurs klaxonnent et de nombreux piétons dénoncent une déshumanisation de la ville. Les dessinateurs satiriques s’emparent de la scène : on représente des Parisiens figés, presque hypnotisés par l’allumage d’une ampoule.
Un point de friction important tient à une nouveauté alors inédite : l’obligation de s’arrêter et d’attendre. Dans le reportage d’origine, cette idée est résumée par la formule emphatique :
nouveauté insupportable : l’attente
Un agent, qui commande le feu à la main, force ainsi tous les usagers à marquer une pause, ce qui provoque incompréhension et colère.
Les débats animent les cafés et les brasseries de la capitale. Certains automobilistes franchissent le rouge par défi, ce qui accroît les accrochages. Malgré la résistance initiale et les comportements de défi, le dispositif finit par s’imposer face à la fréquence des collisions et au besoin croissant d’ordre.
Adoption progressive et signification urbaine du feu tricolore
Après l’installation à l’Opéra, d’autres carrefours de la ville s’équipent lentement. Les règles de conduite évoluent au fur et à mesure, et la ville adopte un nouveau rythme imposé par des signaux visuels et des agents chargés de la circulation. Le feu tricolore devient, selon le récit, un symbole de l’ordre urbain : il ordonne et structure des déplacements autrefois anarchiques.
La généralisation se fait dans la durée : face aux situations dangereuses et aux nombreuses collisions, l’usage du feu devient la règle, transformant les habitudes des Parisiens — cochers, chauffeurs et piétons — et modifiant la topographie sociale des rues.
La mémoire et la diffusion : l’épisode dans « Stéphane Bern, voyage dans le temps »
Ce retour historique est mis en lumière dans l’émission mentionnée en source. Le rendez-vous radiophonique est présenté ainsi :
Retrouvez chaque matin à 7h55 “Stéphane Bern, voyage dans le temps ».
L’émission propose des anecdotes et des personnages liés à des moments moins connus de l’histoire, en reliant passé et présent par un clin d’œil anachronique.
Le récit de 1923 sert d’exemple pour montrer comment une innovation technique et réglementaire peut susciter à la fois moqueries, résistances et, finalement, adoption collective, modifiant durablement le fonctionnement d’une grande ville.
Faits saillants et continuité historique
- Date d’inauguration : 5 mai 1923, boulevard de l’Opéra / place de l’Opéra.
- Objectif initial : réguler un trafic devenu chaotique entre fiacres, tramways, bicyclettes, automobiles et piétons.
- Principales réactions : protestations des cochers, klaxons des chauffeurs, caricatures et incompréhension des piétons face à l’attente.
- Conséquence : multiplication des accrochages, puis adoption progressive du feu tricolore et évolution des règles de conduite.